Alors que les centenaires sont désormais courants en France, les supercentenaires commencent à faire parler d’eux à leur tour. Dépassant l’âge phénoménal de 110 ans, ils s’avèrent fortement représentés dans une zone inattendue, celle des Antilles. Cette particularité a interpelé les chercheurs et démographes, qui tentent de proposer des hypothèses pour comprendre le secret de longévité des Antillais.

Démographie et statistiques

Une étude récente de l’Ined, Institut national d’études démographiques, a mis en lumière une concentration élevée de supercentenaires en Guadeloupe et en Martinique. Proportionnellement à leur population, ces îles comptent près de 8 fois plus de supercentenaires que la métropole. La hausse générale des centenaires en France s’explique par l’amélioration des conditions de vie et les avancées médicales notables. Mais l’exceptionnelle longévité antillaise reste un cas qui intrigue les chercheurs.

D’autres régions du monde sont célèbres pour leur nombre de centenaires, comme l’île d’Okinawa au Japon, ou la Sardaigne en Italie. Certains facteurs semblent communs à ces populations, tels qu’un régime alimentaire sain, un mode de vie actif et un fort soutien communautaire. Mais la longévité des Antillais repose également sur d’autres conjectures.

Pourquoi une telle espérance de vie aux Antilles ?

L’une des hypothèses avancées pour expliquer cette situation s’intéresse à l’histoire des populations antillaises. Elle spécule que les ancêtres des actuels supercentenaires ont dû survivre à des conditions de vie très dures. En effet, tous les supercentenaires présents aux Antilles descendent d’anciens esclaves qui ont supporté la traversée de l’océan Atlantique et des conditions extrêmes de travail. Les survivants, qui ont donc pu obtenir une descendance, devaient être particulièrement robustes. Les chercheurs étudient la possibilité d’une sélection naturelle qui aurait favorisé l’émergence de caractéristiques génétiques précises, propices à la longévité.

L’environnement et le mode de vie

La génétique n’est pas seule responsable de l’âge avancé de certains Antillais. Le climat doux et ensoleillé des îles pourrait influencer positivement la santé. Souvent, les habitants insulaires conservent un mode de vie traditionnel qui inclut une alimentation riche en végétaux et en poisson frais. L’activité physique régulière dans le cadre de la vie quotidienne participe à maintenir une bonne santé cardiovasculaire.

Il ne faut pas oublier l’importance de l’entraide et des liens sociaux. Dans les Antilles, la notion de communauté prend un sens bien plus large qu’en France métropolitaine. Les familles restent souvent proches malgré l’avancée en âge, ce qui contribue à limiter les effets néfastes du vieillissement sur la santé mentale. Finalement, ce sont sans doute tous ces facteurs mêlés à une génétique favorable qui permettent aux Antillais de rester en vie aussi longtemps.




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