Un soir, je me promenais dans une petite rue du centre : vitrine éclairée et petite foule élégante verre à la main sur le trottoir. Sans réfléchir je suis entré. Jamais mis les pieds dans un vernissage, qu’est-ce qui m’a pris ? Jolie lumière, ambiance douce, j’ai aimé tout de suite. Ce n’était pas du tout mon environnement, rien de familier, j’étais égaré, j’étais là, juste là sans penser à rien. Depuis tout jeune mon truc c’est ressentir, j’ai ce mot dans la tête, en réfléchissant je crois que je cherche à retrouver le baiser de ma mère, le soir sur mes paupières avant de m’endormir. «Je veux être un homme heureux» dit la chanson, je crois que ressentir c’est être heureux.

Alors là, je regardais, tranquille, une sculpture, enfin un truc que je ne savais pas vraiment qualifier et c’est ce qui la rendait intéressante la chose parce que ça provoquait milles questions dans ma tête. Je convoquais quelques chansons parmi les milliers qui ont colonisées mon cerveau d’enfant isolé. Avec j’essayais de me décrire la situation, de poser l’ambiance pour partir avec la proposition de l’artiste, inventer une histoire… D’ailleurs où était l’artiste? Je ne sais pas, je n’ai pas eu le temps d’y penser.

J’étais envahi par trop d’émotions, les chansons, mes alliées, mon armée étaient en ébullition, qu’est-ce qui m’arrivait? Je ne maitrisais plus rien, je crois que j’allais pleurer. Soudain un mouvement près de moi, quelqu’un me parle. Je tourne la tête, un type tout en noir, un visage grave, des yeux noirs aussi. Une sorte de colosse qui me demande... Lire Atelier d'écriture YAKSA 3 : vernissage