J’ai déjà parlé du Fils, de Philipp Meyer, un succès critique et d’édition amplement mérité de l’année 2015. Car ce second roman était un vrai tour de force, narrant l’histoire du Texas de son intégration à l’Union jusqu'à aujourd’hui, au travers des destins de trois membres d’une dynastie de pionniers devenus magnats du pétrole. En comparaison, l’ambition du premier livre de l’auteur est resserrée : une unité de temps, de lieu et d’action pour suivre quelques jours décisifs dans la vie d’une poignée d’habitants de la Rust Belt à la fin des années 2000. Mais c’est bien la même capacité à saisir l’âme d’une région emblématique des Etats-Unis qui frappe dès l’ouverture d’Un arrière-goût de rouille (American rust en VO).