durée : 01:00:11 - A l'improviste - par : Anne Montaron - "Das Schloß"

Avec : Guillaume Aknine, guitare, Julien Loutelier, batterie, Jean-Luc Cappozzo, trompette, Marco Quaresimin, contrebasse

Enregistré à l’Atelier du Plateau (Paris 19ème) le 16 novembre 2016

  • C’est le guitariste Guillaume Aknine qui a pris l’initiative de réunir autour de lui dans les murs de ce théâtre de quartier à Paris ces trois musiciens, et d’invoquer Kafka et la situation de tension et de mystère non résolu qui plane sans cesse sur son roman "le Château".

    Dans le premier chapitre du Château, Kafka parvient en quelques mots, en quelques phrases, à planter le décor.

    Cette efficacité de moyens impressionne beaucoup ce jeune musicien aujourd’hui actif dans de nombreux ensembles (le Ceccaldi Trio, le Tentet de Joëlle Léandre...).

    A ses côtés, deux musiciens de cette même génération hyperactive et éclectique : le batteur Julien Loutelier, musicien inventif, adepte de la batterie préparée/augmentée, et le contrebassiste Marco Quaresimin, vénitien devenu parisien, grand lecteur de Kafka et membre du trio Tripes (Coax).

  • Une fois n’est pas coutume : les musiciens ne parleront pas de leur pratique de l’improvisation ce soir, ils vont parler littérature !

    Quelle relation ces improvisateurs ont-ils à Kafka ?

    Comment le lisent-ils ? (petite séance de lecture à haute voix en deux langues, français et italien...)

    Le texte de Kafka est-il seulement un point d’accroche sur le programme ?

    Influe-t-il sur la musique jouée ce soir-là ?

    En quoi les relations humaines de K. (protagoniste du Château) avec ceux qu’il croisent sur sa route peuvent-elles être mises en relation avec ce qui se tisse entre les protagonistes de cette musique jaillie dans l’instant, sans pré-détermination ?

  • « Il était tard lorsque K. arriva. Une neige épaisse couvrait le village. La colline était cachée par la brume et par la nuit, nul rayon de lumière n’indiquait le grand Château. K. resta longtemps sur le pont de bois qui menait de la grand-route au village, les yeux levés vers ces hauteurs qui semblaient vides. » (Franz Kafka, Le Château)

    Comme le célèbre K., ces musiciens improvisateurs, aventuriers et aventureux s’efforceront de percer cette couche, épaisse, poisseuse, de brouillard pour y trouver la lumière...

  • Cette émission nous parle de musique et de littérature.

    Elle nous parle aussi d’un lieu dans lequel A l’Improviste aime se retrouver régulièrement : l’Atelier du Plateau, théâtre de quartier où les mots et les sons font plus que bon ménage. L’Atelier du Plateau est un lieu de création où le pouls bat d'une façon particulière. Proximité des artistes et du public (pas de scène au sens propre), douceur des "Gens du Plateau » (Mathieu Malgrange et son équipe), des motifs peints sur les murs où s’accrochent périodiquement quelques Circassiens, douceur des plats qui mijotent dans la casserole pendant le concert, des verres qui s’entrechoquent…

    C’est le lieu idéal pour les rencontres improvisées. L’écoute y est grande, dense et mesurable, autant que l’est l’espace qui sépare celui qui joue de celui qui écoute ! - réalisé par : Françoise Cordey