durée : 01:00:11 - A l'improviste - par : Anne Montaron - * A l’Improviste au festival Nuit d’Hiver – NH#14 (1)

Clara de Asis, guitare de table, objets

Noël Akchoté, guitare électrique

Enregistré le 19 décembre 2016 à l’ABD (Archives et Bibliothèque Départementales) Gaston-Defferre à Marseille

  • Première partie :

    Un duo d'abord, celui de Clara de Asis, jeune musicienne espagnole aujourd'hui installée à Marseille, et de Noël Akchoté, musicien singulier et familier de notre scène française, expatrié en Autriche où visiblement il se sent bien !

    Deux guitaristes, et deux guitares : Noël Akchoté avait apporté sa guitare électrique et quelques partitions aussi : des bouts de thèmes de deux compositeurs, Hildegard von Bingen et John Cage.

    Clara de Asis improvisait pour sa part sur sa guitare préparée (guitare sur table). Leurs deux guitares ont dialogué ensemble sur la scène de la Bibliothèque Gaston Deferre. C'étaient de vraies retrouvailles, car les deux musiciens ont déjà exploré ensemble un monde sonore dont on trouve la trace au disque (label numérique de Noël Akchoté "Believe Digital").

    Leur conversation musicale s'est articulée ce soir-là autour de bribes de thèmes trouvés dans la musique de H. von Bingen et J. Cage. A vrai dire, à l'oreille, il est bien difficile de débusquer ce qui est emprunté à la compositrice médiévale, et ce qui a été pensé par John Cage quelques siècles plus tard. Finalement, le temps n'a plus aucune importance dans cette réécriture : Noël Akchoté nous l'explique très bien...

    Noël Akchoté est un adepte du duo de guitare : il le pratique depuis l'adolescence. C'est une constellation dans laquelle il trouve énormément de liberté. Dans la musique développée avec Clara de Asis : la liberté est totale. Chacun des protagonistes amène son univers, ses sonorités, sa sensibilité.

    Noël Akchoté a devant lui sur un pupitre les thèmes des deux compositeurs en question et brode tout autour pendant que Clara de Asis, déroule de son côté ses tapis sonores qui appellent la broderie.

  • Deuxième partie :

    Guitare toujours, et cette fois la pedal steel guitar qui nous emmène droit au Texas, avec une musicienne aujourd'hui installée en Ecosse : Heather Leigh.

    Le Texas, avec l'un de ses instruments caractéristiques de la région et de la country, mais utilisé ici de façon détournée, car ce qui intéresse cette musicienne improvisatrice c'est d'emmener la pedal steel guitar vers une électricité beaucoup plus sauvage.

    Lors de son concert à l'espace Montevidéo, le 20 décembre dernier, Heather Leigh était d'un calme troublant derrière sa guitare horizontale. Pourtant les sons de l'instrument et la fragilité de sa voix (car ce qu'elle improvise ici, ce sont des chansons) avaient quelque chose d'inquiétant, d'hallucinatoire, et de presque fantomatique.

    Heather Leigh joue d'une pedal steel guitar à 12 cordes aux possibilités sonores très étendues. Elle nous dit comment elle a rencontré cet instrument si particulier.

    Son solo est un tour de chansons du doux-amer, frisant avec des visions infernales, il y est question de sexe, de violence, d'abus. La musicienne les déroule pourtant d'une voix imperturbable, sans que son visage n'exprime la moindre émotion.

    Ces chansons ont fait l'objet d'un album solo : I abused animal, paru sur le label Mego dans la collection Ideological Organ.

{% image 5043987c-bc70-4c55-ad76-6f3a43ba5ad2 %} - réalisé par : Françoise Cordey