durée : 01:00:11 - Festival Météo (4ème épisode) : Bill Orcutt - par : Anne Montaron - * Enregistrement public "A l'improviste" au studio 106 de Radio France Lundi 13 novembre 2017 à 19h :

Performance musicale et poétique, avec :

« La Marmite infernale » de l’ARFI, et Charles Pennequin, poète performer

Entrée libre, mais réservation obligatoire sur le site des émissions publiques de Radio France

Première partie :

A L 'improviste au Festival Météo (4ème épisode) avec Bill Orcutt, guitare

Enregistré le 24 août à la Chapelle Saint-Jean à Mulhouse

L’édition 2017 du festival Météo a mis l’accent sur quelques guitar heroes soigneusement choisis : il y a eu les Français Thomas Bonvalet et Julien Desprez, l’Australien Oren Ambarchi et les Américains Marc Ribot et Bill Orcutt.

Bill Orcutt a rempli les voûtes de la chapelle Saint Jean à Mulhouse le 24 août de sa musique tournoyante, lancinante, proche du blues !

Bill Orcutt n’est pas à proprement parler un improvisateur, même si l’improvisation joue un rôle dans sa façon de chercher sur l’instrument. Avant que Bill Orcutt ne fasse entendre les premiers sons de son concert en solitaire, Fabien Simon, le directeur du festival, disait son bonheur à recevoir un tel musicien.

Dans les années 1990 il avait un duo mythique Harry Pussy, connu au-delà des frontières américaines dans les années 1990, surtout de tous les amateurs d’électricité, de free jazz et de noise rock.

Chose singulière, la guitare de Bill Orcutt s’est tue pendant quinze ans, une fois le duo dissous. Il a disparu des circuits musicaux et s’est consacré à un autre métier : l’informatique. Il est réapparu en 2009, avec un premier album en solitaire.

Bill Orcutt a alors adopté une guitare électrique à quatre cordes d’où jaillissent depuis ses chansons.

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Les musiciens de blues improvisaient-ils ? Il faudrait des heures pour répondre à une telle question. Si l’on considère Bill Orcutt comme un bluesman des temps modernes, on est tenté de lui poser la question, même si de toute évidence les ressorts de sa musique sont autre part.

Quand il a joué à Mulhouse le 24 août, ses paupières étaient presque closes. Des sons sortaient parfois de ses lèvres, accompagnant les lignes brisées de la guitare, car cette guitare chante évidemment !

De ce musicien Fabien Simon dit volontiers qu’il incarne une virtuosité à l’envers. Son jeu brouillon en apparence est en réalité extrêmement maîtrisé.

De quoi est faite sa musique ? D’un peu de blues, de folk aussi. On frôle ce qu’on appelle l’american primitive. Sa musique regarde parfois du côté des chansons rurales de l’Amérique profonde.

Ce qui me semble intéressant dans son jeu, c’est le chaos dans l’ordre, la façon de décaler les figures rythmiques, de distordre le son. Tout se fait en douceur… mais aussi avec une forme de sauvagerie primitive car Bill Orcutt cultive la saturation.

Deuxième partie :

Carnet d’été : Les Rencontres Européennes autour de l’improvisation de Puget - Ville (Deuxième édition)

Bref Carnet d’été aujourd’hui consacré à un Rendez-vous singulier organisé par le contrebassiste Barre Phillips dans le village de Puget-Ville, dans le sud de la France.

Barre Phillips est l’un des musiciens les plus engagés dans l’improvisation, depuis plus de 50 ans. Il la pratique, il l’enseigne, et il a eu l’idée de créer un Centre Européen pour l’Improvisation (CEPI), pour favoriser les échanges de sons et d’idées entre différentes scènes européennes.

La canicule a un peu bouleversé le déroulement de ces deux journées. Toutes les sessions d’improvisation ont eu lieu dans la salle des fêtes de Puget Ville, toutes sauf un duo improvisé par Patrice Soletti (guitare) et Barre Phillips (contrebasse) accompagné comme il se doit par les voix des cigales !

Il y aurait dû y avoir un autre moment en extérieur, car Barre Phillips, installé en France depuis plus de 40 ans, est devenu un adepte de la pétanque, et il avait organisé à Puget Ville un tournoi baptisé Tournois Oliveros (hommage à la grande dame de la musique) et qui devait réunir des boulistes et des musiciens performers.

Hélas, après la canicule, l’orage et la pluie ont eu raison de cette folle idée, ce qui n’a pas empêché Barre Phillips d’expliquer en anglais aux musiciens de trois pays (Allemagne, Italie et France) les règles du jeu de la pétanque !

Barre Phillips a joué les maîtres de cérémonie pour le tournoi, mais aussi pour les échanges musicaux. C’est lui qui lançait les sessions des musiciens et danseurs participants . La règle du jeu était simple : distribution de bulletins vierges sur lesquels chaque participant indiquait avec qui il avait envie de jouer. Il y avait des instruments à cordes, des percussionnistes, des clavieristes, un accordéoniste, des soufflants, un manipulateur d’électronique, des chanteuses et des danseuses, parmi elles Emmanuelle Pépin. Elle nous dit l’importance qu’a prise l’improvisation dans son activité de danseuse… - réalisé par : Françoise Cordey