Douze heures par jour, six jours par semaine, elles trempaient, une à une, des allumettes de bois dans le phosphore blanc, une substance hautement toxique qui les empoisonnait et faisait pourrir leur mâchoire; le tout pour un salaire de crève-faim. De 1854 à 1928, ce fut le destin de plus de 1000 employées de l’usine E.B. Eddy de Hull, le plus important fabricant d’allumettes du Commonwealth. Jacinthe Duval, archiviste, raconte à Jacques Beauchamp comment ces ouvrières ont fait école dans l’histoire du syndicalisme canadien et des normes de sécurité du travail, en plus de façonner une partie de la ville de Hull.