La gélothérapie, ou thérapie par le rire, est une discipline plutôt récente -le terme apparait au 21ème siècle. Longtemps diabolisé par l’Église, le rire commence seulement à être considéré comme bénéfique à l’organisme au siècle des Lumières. Légalement introduit en 1991 dans les hôpitaux par le biais des clowns hospitaliers, ce mécanisme souvent incontrôlable présente différents intérêts pour les personnes malades.

Les effets du rire sur le corps

Une bonne crise de fou rire procure un nombre incroyable d’effets positifs à l’organisme. D’abord, lorsque l’on rit, l’hypothalamus libère des endorphines, ces fameuses hormones du plaisir, qui contribuent à détendre le corps tout entier. Le cœur s’accélère, contribuant à dilater davantage les artères, ce qui favorise l’oxygénation des organes. Du côté des poumons, l’air expulsé pendant le rire atteint une vitesse de 100 km/h : tout le système respiratoire bénéficie ainsi d’une vraie purge.

Les abdominaux se contractent, à tel point qu’un rire prolongé peut occasionner quelques crampes. Mais surtout, la contraction musculaire à cet endroit favorise le massage des organes digestifs. Le rire serait-il un remède naturel contre la constipation et les ballonnements ? On peut sérieusement émettre l’hypothèse.

Toute la partie inférieure du corps se relâche sous l’effet de l’onde provoquée par le rire. Les jambes, les cuisses se détendent profondément. Les sphincters aussi, ce qui peut occasionner une pressante envie d’aller aux toilettes !

Que permet de traiter la thérapie par le rire ?

Une étude du Dr Berk menée en 2009 sur des personnes diabétiques a révélé que le visionnage de vidéos humoristiques permettait, en complément des traitements classiques, de réduire de 66% la présence de protéines C-réactives nocives, contre seulement 26% dans le groupe témoin. Les sujets qui ont regardé 30 minutes de vidéos d’humour en complément de leur traitement profitent aussi d’une baisse de l’inflammation corporelle, d’une hausse du bon cholestérol HDL et d’une baisse du niveau de stress.

Le Dr Miller, qui a conduit une étude au sujet des conséquences du rire sur la santé cardiovasculaire, relate les effets du visionnage d’un film drôle sur la circulation sanguine. 19 des 20 personnes testées ont vu leur volume sanguin augmenter de 22% pendant qu’elles riaient. L’action directe de ce changement sur l'endothélium, paroi interne des vaisseaux sanguins, est similaire à celle produite par une activité physique intense, avec tous les bénéfices cardiovasculaires liés.

D’une façon plus générale, le rire est utilisé dans un milieu hospitalier ou médicalisé afin de contribuer à abaisser le stress et à améliorer l’humeur des patients. Les effets sont réels : la bonne humeur est nécessaire pour stimuler les défenses immunitaires, ce qui permet à l’organisme de mieux se défendre contre les infections contractées. La thérapie par le rire s’avère particulièrement efficace dans le milieu pédiatrique.

Le rire aide aussi les soignants à se montrer plus humains

En échangeant quelques mots d’humour avec un patient ou un collègue, les soignants aussi tirent parti de la thérapie par le rire. Les relations se nouent plus facilement sur une note légère, et un fou rire peut s’avérer salvateur dans le but d’évacuer un stress ou une grosse angoisse avant de rendre visite à un nouveau patient. Sans perdre de vue le respect des individus fragilisés comme les personnes âgées, les soignants ont tout à gagner à participer aux séances de thérapie du rire telles qu’il en existe dans de nombreux hôpitaux français.



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