La mamnésie, ou plus couramment le mommy brain, est un terme utilisé pour qualifier l'état cérébral de la future mère ou de la jeune mère. Toutes les femmes enceintes n'y sont pas sensibles de la même façon, car le mommy brain dépend des variations hormonales. Fait étonnant, les hommes seraient également soumis à la modification de leur cerveau aux abords de la naissance, sous la forme d'un daddy brain !


Comment se caractérise cet état particulier qui dure quelques mois et suscite de drôles de situations ? Faut-il s'inquiéter des conséquences du mommy brain ?


L'influence des hormones sur le cerveau de la future mère


Pendant le premier trimestre de grossesse, le corps de la femme produit davantage de progestérone que d'accoutumée. Cette variation hormonale peut très bien passer inaperçue chez celles qui n'y sont pas particulièrement sensibles. En revanche, pour les autres futures mères, l'augmentation de la progestérone peut induire des modifications majeures telles que des montagnes russes émotionnelles, mais aussi des troubles dans les fonctions exécutives.


Parmi les fonctions touchées, les principales sont la mémoire, la capacité de concentration et d'attention, la capacité à prendre des décisions et à s'organiser. Ces atteintes sont bien réelles et se manifestent par des oublis, des trous de mémoire, des difficultés à réaliser certaines tâches.


En fin de grossesse, les œstrogènes prennent le relais. Leur hausse progressive est elle aussi responsable de changements. La future mère peut se sentir anxieuse, irritable ou dispersée lorsqu'elle essaie de se concentrer.


Le bouleversement de la naissance


Le célèbre pédiatre Winnicott l'appelait la préoccupation maternelle primaire. Cette espèce de brouillard dans lequel se trouve la jeune mère qui vient d'accoucher n'est pas anodin. Il résulte bien sûr de la chute hormonale, de la fatigue qui s'accumule et du chamboulement auquel sa vie est exposé. Mais le mommy brain est aussi à mettre en lien avec l'attention de tous les instants que la mère offre à son bébé. Cette focalisation totale sur un petit être très demandeur lui permet de répondre à ses besoins rapidement, laissant de côté des préoccupations plus anecdotiques.


Certaines femmes témoignent ainsi ne plus trouver leurs mots, oublier des anniversaires ou des ingrédients dans le repas préparé, se tromper de prénom. Cet état est passager et se régule naturellement après une période d'adaptation.


Les pères aussi sont affectés par la naissance d'un enfant. Leur taux de testostérone s'abaisse considérablement, tandis que leur empathie augmente : une bonne nouvelle qui vaut bien quelques oublis !



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