Prétexte aux préjugés racistes, la couleur de la peau peut être aussi un marqueur social. Ainsi, au moins jusque dans les années 1920, la blancheur de l'épiderme était un signe d'appartenance aux classes sociales privilégiées.
Elle distinguait en effet ces heureux élus des hommes du peuple, et notamment des agriculteurs, dont le teint hâlé trahissait une activité de plein air qui ne saurait convenir à des gens de la bonne société.
Cette pâleur de la peau était surtout l'apanage des femmes qui, pour la plupart, n'étaient pas obligées de travailler et qui, quand elles sortaient, se protégeaient le visage d'un chapeau ou d'une ombrelle. Il arrivait même qu'elles se blanchissent artificiellement la peau à l'aide de certaines substances.
On ne pouvait pas faire de plus grand compliment à une femme que de lui dire qu'elle avait un "teint de porcelaine".
Le bronzage devient tendance
Puis les choses ont commencé à changer, de manière insensible, à partir du début des années 1920. Quelques pionnières, comme Coco Chanel, arborent un teint plus cuivré. Elles s'affranchissent ainsi d'un impératif de la mode qu'elles jugent dicté par les hommes.
Pour certaines femmes, le bronzage est donc un signe d'émancipation. Cette libération passe aussi par la pratique plus intensive du sport, dont la mode se répand. Et lui aussi donne des couleurs au teint.
Mais cette mode du bronzage reste d'abord confinée à certains milieux. Elle ne se diffuse dans l'ensemble de la société qu'à une période plus tardive. La généralisation des vacances, due notamment aux mesures du Front populaire, y contribue.
Mais il faudra attendre les années 1960-70 pour que le bronzage s'impose comme le signe ostensible des vacances, donc d'une certaine réussite sociale.
Depuis cette époque, les conseils des dermatologues, qui ne datent pourtant pas d'hier, semblent avoir quelque peu refréné, du moins chez certains estivants, l'habitude du bronzage intensif.
Ils rappellent en effet qu'une exposition trop prolongée au soleil peut être très nocive pour l'épiderme. De fait, plus d'1,5 million de cancers de la peau seraient diagnostiqués chaque année dans le monde.
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