À la fin de sa vie, le dictateur irakien Saddam Hussein aurait fait rédiger un exemplaire du Coran avec son propre sang. Les autorités du pays se demandent aujourd'hui ce qu'il convient de faire de cette encombrante relique.


Un Coran écrit avec le sang d'un dictateur


L'histoire peut paraître incroyable et, pourtant, elle semble véridique. Tout commence en 1986, quand l'un des fils de Saddam Hussein est victime d'un grave accident. Le dictateur fait alors le vœu que, s'il en réchappe, il rédigera un exemplaire du Coran avec son propre sang.


À la fin des années 1990, le dirigeant irakien met son projet à exécution. Il s'entoure d'une infirmière, pour prélever le sang, et d'un calligraphe renommé. Il faudra tirer du corps du dictateur de nombreux litres de sang pour pouvoir écrire le livre jusqu'au bout.


Ce sang n'était d'ailleurs pas utilisé directement, mais mélangé à des encres spéciales.


Que faire de ce livre ?


Le "Coran de sang" a été exposé dans la principale mosquée de Bagdad jusqu'à la chute de Saddam Hussein, puis conservé depuis dans un lieu secret. Sa présence embarrasse beaucoup les autorités irakiennes.


Faut-il détruire cet exemplaire particulier du Coran ou le conserver ? Certains, à qui ce livre rappelle de bien mauvais souvenirs, s'en déferaient volontiers. On ne ferait ainsi que suivre l'exemple des soldats américains qui, en 2003, abattirent la grande statue du dictateur, qui trônait sur une place de la capitale.


Dans les milieux dirigeants de Bagdad, certains plaident cependant pour une conservation du "Coran de sang". Il serait un précieux témoignage de la brutalité d'un régime qu'on espérait ne plus jamais revoir.


Mais se pose aussi la question du statut religieux du livre, dans un pays où l'Islam tient une grande place. Pour la plupart des dignitaires religieux, l'écriture de cet exemplaire du Coran relève du blasphème.


En effet, d'après la tradition musulmane, le sang, une fois extrait du corps humain, est impur. Pourtant, en tant qu'exemplaire du Livre sacré des musulmans, on ne peut le détruire. À vrai dire, les religieux ont à trancher là un difficile cas d'école, qui ne s'est jamais produit.


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