Grand événement - La Comédie-Française au Collège de France

La Comédie-Française et le Collège de France : deux utopies démocratiques ?

Année 2024-2025

En 1530, François Ier fondait le Collège des lecteurs royaux, actuel Collège de France, pour offrir à la nation les connaissances dont elle avait besoin. Cent cinquante années plus tard, en 1680, Louis XIV fondait la Comédie-Française en lui confiant le monopole du théâtre parisien. De la scène des savoirs, telle que l'orchestre depuis bientôt cinq cents ans le Collège de France, aux savoirs de la scène, admirablement concentrés dans l'expérience plus que tricentenaire du Théâtre-Français, maints parallèles peuvent être tracés entre les deux institutions de création royale et finalement adoptées par la République. Alors que prennent fin les dix belles années du mandat d'Éric Ruf à la tête de la troupe de Molière, les professeurs du roi invitent les comédiens du roi à partager leur science du théâtre et à dire ce que signifient pour eux jouer, mettre en scène, dire les vers et la prose, incarner la vie et la société, monter sur les planches pour parler du monde et au monde. Le théâtre est un savoir : en 2025, le Collège de France et la Comédie-Française ont décidé dans un même mouvement d'allégresse de le mettre à la fête lors de sept rencontres exceptionnelles échelonnées de janvier à juin.

Thomas Römer

Professeur et administrateur du Collège de France

William Marx

Professeur du Collège de France

Éric Ruf

Comédie-Française

Mathilde Serrell

journaliste et productrice à France Inter

Résumé

En 1530, François Ier fondait le Collège des lecteurs royaux, actuel Collège de France, pour offrir à la nation les connaissances dont elle avait besoin. Cent cinquante années plus tard, en 1680, Louis XIV fondait la Comédie-Française en lui confiant le monopole du théâtre en langue française à Paris. Ces deux maisons, pluricentenaires, reposent sur des modèles de construction administrative aujourd'hui singuliers où les acteurs et actrices principaux des deux lieux sont au cœur du fonctionnement et de la prise de décision. Faut-il y voir la raison de leur longévité ?

Rencontre modérée par Mathilde Serrell, journaliste et productrice à France Inter.

Éric Ruf

Comédien, metteur en scène et scénographe, Éric Ruf entre à la Comédie-Française en tant qu'acteur en 1993, et en devient administrateur général en août 2014. Il y mène une politique artistique où se côtoient grands maîtres de la mise en scène et talents émergents.

Metteur en scène au théâtre comme à l'opéra, il signe en décembre 2024 une nouvelle mise en scène du Soulier de satin de Paul Claudel Salle Richelieu de la Comédie-Française. Scénographe de ses propres spectacles, il crée régulièrement des décors pour les mises en scène de Denis Podalydès, Clément Hervieu-Léger, Valérie Lesort et Christian Hecq, Julie Deliquet…

En tant qu'acteur, il travaille au théâtre comme à la télévision ou au cinéma où l'on a pu le voir récemment dans Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan et Les Trois Mousquetaires : Milady, films de Martin Bourboulon. En 2020, il lance La Comédie continue ! webtélé de la Comédie-Française qui diffuse 7 jours/7 pendant les huit semaines du confinement. Face au succès public du dispositif, il poursuit le développement en créant le Théâtre à la table, nouvel objet audiovisuel de théâtre.

Éric Ruf est commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Mathilde Serrell est journaliste radio/télé/presse écrite. Elle officie depuis une vingtaine d'années, commence par lemonde.fr puis Radio Nova, Canal+, France Culture, et aujourd'hui France Inter.

Que ce soit pour sa chronique « Un Monde Nouveau » (du lundi au jeudi dans la matinale) ou son émission « Un Monde Nouveau : grand format » (chaque samedi à 18 h 10), elle s'intéresse aux métamorphoses de notre temps, à travers les phénomènes culturels et les mutations sociétales.

Avec « Nouvelles Têtes » (du lundi au jeudi dans la matinale), elle donne à entendre les acteurs émergeants de la culture et de l'émancipation.

Elle collabore régulièrement avec la Comédie-Française ainsi qu'avec la revue « Légende ».