Mégane, 20 ans, est l'une des 14 victimes du Cuba Libre à Rouen. Récemment, l'affaire est revenue en appel devant les tribunaux.Elle est belle comme un cœur. Sa photo est partout : sur les murs, au-dessus du buffet. On la voit à quatre ans, les cheveux bouclés, ses yeux déjà très grands et très bleus. "Les yeux de son grand-père", dit son père.Sa chambre à l'étage est restée intacte depuis qu'elle n'est plus là. Johnny Autin n'y a pas touché, n'a rien changé. Il ne veut pas, ne peut pas. Chaque soir, avant de se mettre au lit, il adresse à sa fille unique un bonsoir, pour lui souhaiter une belle et douce nuit. La sienne ne l'est plus jamais. "Son visage à la morgue me hante, c'est devenu mon cauchemar. Je dors avec son tee-shirt sur le dos et, quand je me réveille chaque matin, c'est à elle que je pense. Et à chaque fois, je me dis que je vais devoir affronter encore une journée sans elle, une journée de foutue."Dans sa petite maison de Tourville-sur-Arques, près de Dieppe, au fond d'une impasse du centre-bourg, le père de Mégane, victime à Rouen en août 2016 de l'incendie du bar Le Cuba Libre avec treize autres jeunes, dont son chéri Florian, peine à se relever : l'ancien éducateur au sein d'un chantier d'insertion est comme une ombre qui passe son temps au lit, bourré de médicaments, des calmants et des somnifères.Podcast by Tendace Ouest