Texte :
Comme le vent qui balaye nos futurs sentiers,
Je soufflerai les vœux de ta destinée,
A ton âme perdue dans des nuages trop vieux.

La brume s'élèvera des terres ignorées,
Et, caressant branches et troncs noueux,
Dépassera les cimes des ancêtres figés,

Pour qu'aux cieux paisse un nouveau troupeau,
Dont l'aube chauffera les ventres et les dos.
Alors les chemins tels des serpents dénoués,
Ramperont vers le soleil d'été.

Je détournerai la rivière de ton sang
Pour qu'elle cesse afin d'alimenter
Le désert de sel truffé de fossiles blancs
D'une mer morte depuis des millions d'années.
Je la ferai de nouveau couler
Le long de rives vivaces et boisées
Généreuses en limon chaque année
Parcourues par une faune bien affairée.

Je la ferai se jeter dans l'océan sans fin
Où le crépuscule, royal et opalescent,
Pourra se mirer et ainsi teinter d'argent
Des vagues qui chanteront ton refrain.