Conférence d'Amélie Méthivier, conservatrice-restauratrice de sculptures

La Banque de France possède un patrimoine important compte-tenu du bâtiment qu’elle occupe, l’ancien hôtel du Comte de Toulouse, mais également du fait d’une collection d’objets mobiliers. Parmi ces objets, un coffre à secrets a été acquis en 1921 pour orner le bureau du contrôleur général. Ce meuble remplit une fonction technique aussi bien que décorative. Outre sa fonction de coffre, il est en effet constitué d’éléments de différents alliages métalliques portant soit une peinture, soit une patine soit une dorure ou encore laissés bruts.
L’aspect technique de ce coffre à secrets faillit être perdu avec la disparition de la clé du coffre, mais c’était compter sans l’expertise en interne de l’atelier de serrurerie. Après le déchiffrement du système de sécurisation, l’attention s’est portée sur la restauration de la dimension décorative du coffre. Il est rapidement apparue l’idée qu’il s’agissait d’un ensemble complet et qu’il ne fallait, en conséquence, pas séparer le traitement des éléments dorés, polis et peints. C’est pourquoi une étude préalable a été proposée pour permettre de vérifier certaines données techniques. Une proposition de traitement général a ensuite pu être formulée, accompagnée d’un pilotage des différentes spécialités concernées par l’intervention : conservation-restauration de peintures, d’objets métalliques, de dorure.
La restauration a été l’occasion de réfléchir à la conservation future et à la protection de ce coffre. Elle a également représenté un défi dans le traitement de la peinture. En effet, il fallait rechercher des produits qui allient à la fois la protection d’un alliage ferreux, tout en étant réversible et respectueux de la dimension historique de l’objet.
Cette intervention a, en outre, été l’occasion de relever toutes les indications techniques pouvant permettre d’affiner, en soutien aux observations des experts, la datation de ce coffre à secrets.