Cette séance du séminaire de recherche « Développement durable et patrimoine » portera sur développement durable dans les politiques culturelles.

Aude Porcedda est professeure à l’université du Québec à Trois-Rivières, directrice de la collection 21 aux éditions Hermann (Paris), Aude Porcedda étudie depuis deux décennies la gestion du changement vers le développement durable et plus récemment la question de l’accessibilité universelle dans les institutions muséales. Sa démarche appelle à dépasser l’opposition traditionnelle entre valeurs en usage et valeurs affichées et plaide pour l’étude du musée compris comme organisation à part entière. Au croisement de la sociologie de Crozier et de l’anthropologie de Descola, ses travaux construisent l’hypothèse d’une « muséologie des relations ».

Olivier Lerude est agrégé d’histoire, docteur en sciences politiques et architecte urbaniste en chef de l’État. Aujourd’hui Haut fonctionnaire au Développement durable du ministère de la Culture, il porte les enjeux soulevés par le développement durable dans le champ culturel. Par le biais d’actions d’animation et de sensibilisation, ainsi que par la conduite de projets opérationnels comme le montage d’expositions, il aborde des thématiques très diverses concernant notamment le vivant comme enjeu culturel, l’économie circulaire, l’adaptation du patrimoine au changement climatique ou encore l’architecture durable.

Ce séminaire, qui s'inscrit dans la scolarité des élèves en deuxième année de deuxième cycle de l’École du Louvre et dans la formation initiale des élèves conservateurs de l'INP, propose une approche de la démarche de développement durable appliqué au patrimoine. Il a pour ambition de dresser un état des lieux des pratiques et des approches théoriques dans le domaine.

Le séminaire questionne l’articulation entre patrimoine et développement durable (DD). Né dans le domaine de l’environnement, le discours sur la durabilité est désormais étroitement associé au patrimoine. Défini par son caractère « vivant », fondé sur des relations profondes et intrinsèques avec l’économie, l’environnement et la société, cette problématique fait ressortir de façon particulièrement explicite de nouveaux enjeux de durabilité qui dépassent largement ceux classiquement associés à la conservation. La définition du développement durable est ainsi précisée au Sommet de la Terre à Rio, en 1992, en déterminant trois socles : économie, écologie et social. Le développement durable se veut efficace économiquement, équitable socialement et soutenable écologiquement. Cette association transforme les façons d’appréhender le patrimoine et la durabilité et d’agir dans ces deux domaines : d’une part, le patrimoine introduit de nouvelles variables et priorités du DD en imposant de prendre en compte la notion de conservation ; de l’autre, les principes fondateurs du DD élargissent (et bouleversent) le champ du patrimoine.

En 2015, l’Inp proposait une première sensibilisation des acteurs du patrimoine aux enjeux du développement durable. Depuis, la conservation du patrimoine est en pleine reconfiguration dans l’optique de concilier l’activité et les pratiques professionnelles aux enjeux liés au développement durable et à l’éco-responsabilité, tout en répondant aux impératifs de la préservation des objets de musées.

Comment les différents acteurs du patrimoine (institutions, société civile, communautés) composent avec l’articulation entre durabilité et patrimoine et avec quelles conséquences ? Quelle part le musée peut-il prendre dans cette réflexion/démarche ? En interne au travers de pratiques plus durables, éco-responsables et en externe dans les relations qu’il entretient avec la nature et la société qui l’entoure ?

Les séances alterneront apport théoriques et retours d’expériences en privilégiant une approche participative et transversale.

Séance enregistrée sur Zoom le 14 octobre 2021.