Casey, la rappeuse de légende, est l’invitée du 66e épisode de La Poudre. Avec Lauren Bastide, elles ont parlé de rap, de rock et de rage.

L’édito de Lauren :

C’était le 13 novembre 2019, au festival Les Créatives, à Genève, une quinzaine culturelle et intersectionnelle qui est l’un des plus géniaux événements féministes du monde. Ce soir-là, j’ai interviewé Casey en public. On était une petite centaine dans un café du centre. J’étais impressionnée, je l’avoue, ça faisait près de trois ans que j’essayais d’obtenir un entretien avec elle. Parce qu’elle n’est pas seulement l’un des plus grands noms du rap en France depuis près de vingt ans, mais aussi une autrice à la plume d’exception, porteuse d’idées politiques, indispensable à celles et ceux qui veulent faire avancer la société dans le bon sens, celui de la révolution. 

La veille je l’avais vue sur scène aux côtés de Virginie Despentes et de Béatrice Dalle dans Viril, un spectacle musical qui compile des textes radicaux féministes, signés par Paul B. Preciado, Valérie Solanas, Audre Lorde, Leslie Feinberg et d’autres. C’était dingue. Vraiment dingue.

Résumé de l’épisode :

Après six ans, Casey, voix iconique et adulée du rap français (04:36), revient avec un nouveau projet explosif, Ausgang et une réédition de ses deux premiers albums solo, Libérez la bête et Tragédie d’une trajectoire. 

Née en 1976 à Rouen, Casey se passionne pour le rap à l’adolescence. Elle y trouve des représentations de sa réalité (12:15) et une échappatoire intellectuelle au racisme qu’elle rencontre dans sa scolarité (18:57). Présente sur des mixtapes à partir de 1995, elle sort un premier album solo en 2006, puis un second, en 2010, qui rendent mythiques son flow unique et ses textes qui bousculent. Sa famille vient de Martinique, elle qui a grandi dans le 93, deux lieux qu’elle considère « chez elle » (26:02). Nourrie de l’œuvre d’Édouard Glissant et d’Aimé Césaire, elle glisse dans ses écrits la notion d’hybridité et la pensée décoloniale (27:30). Elle affirme la grandeur du rap (04:36), milite pour son droit à s’embourgeoiser (37:33) à l’image du rock, style dans lequel elle aime s’engouffrer pour des projets collectifs. Son dernier opus porte ses idées politiques, la défense des faibles et des cassés et traite des failles et de l’envie, parfois, de se soustraire au monde (41:47). 

Si son identité de genre n’a jamais été une zone d’exploration (24:57), elle connaît le poids du patriarcat (47:03) et les thématiques qu’elle aborde se rapprochent de celles des plus grandes penseuses féministes d’aujourd’hui, comme Virginie Despentes, qu’elle rencontre en 2015. En 2019, elle plonge dans la pensée queer en commençant à jouer dans Viril (10:05), un spectacle mis en scène par David Bobée, accompagné par le groupe Zëro, où elle partage l’affiche avec Despentes et Béatrice Dalle. Elles y déclament, sur fond de rock, des textes radicaux de Valérie Solanas, Paul B. Preciado, Zoe Leonard et Leslie Feinberg, comme pour mieux exprimer toute la « virilité » et de la colère des femmes.

Bonne écoute, et continuez de faire parler La Poudre ! 

Le morceau que vous entendez dans l’introduction est « Aidez-moi » de Casey.

Merci au festival Les Créatives pour avoir rendu cet enregistrement possible.

La Poudre est une émission produite par Nouvelles Écoutes

Réalisation de l’introduction et générique : Aurore Meyer-Mahieu

Programmation et coordination : Gaïa Marty

Montage et mixage : Marion Emerit

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