Une Palme d'Or Inoubliable
Meryl Streep exprime sa surprise et sa gratitude d'avoir reçu la Palme d'Or d'honneur du Festival de Cannes. Elle admet que sa vie remplie d'obligations familiales et professionnelles limite le temps qu'elle consacre au visionnage de films, mais reconnaît rechercher les films d'actrices qu'elle admire.
Façonner son rôle dans Kramer vs Kramer
Discutant de sa performance oscarisée dans Kramer vs Kramer, Meryl Streep révèle l'effort collaboratif qui a permis de façonner son personnage. Le portrait initialement unidimensionnel a été étoffé grâce à des discussions avec le réalisateur Robert Benton et Dustin Hoffman.
Un film qui reflétait son époque
Meryl Streep reconnaît l'importance du film pendant le mouvement féministe à propos du divorce et la garde des enfants.
Un Oscar oublié
Meryl Streep rit en avouant qu'elle a failli laisser son premier Oscar dans les toilettes après la cérémonie !
La puissance du film "Voyage au bout de l'enfer" (The Deer Hunter)
L'actrice revient sur son rôle dans ce film qu'elle considère comme essentiel. Tout en reconnaissant la portée limitée de son personnage, elle souligne la représentation de la guerre du Vietnam dans le film et son impact sur l'Amérique des petites villes. Fait intéressant, Meryl Streep révèle qu'elle a eu la liberté d'écrire ses propres dialogues dans ce rôle précoce.
Une présence
Didier Allouch observe que les personnages de Meryl Streep, malgré un temps d'écran parfois limité, laissent une impression durable. Elle l'attribue humblement à l'époque où les films mettaient souvent en scène un seul personnage féminin central.
Le chant, une connexion directe au coeur
Meryl Streep révèle son amour pour le chant, qu'elle a dû abandonner à cause du cheerleading et du tabac à l'adolescence. Elle loue le pouvoir du chant comme une "ligne directe vers le coeur" et raconte comment son professeur de théâtre l'a poussée à s'y confronter.
"Le choix de Sophie" en une prise ?
Meryl Streep revient sur son incroyable performance dans "Sophie's Choice", où la scène du choix déchirant n'a nécessité qu'une prise. Elle explique que ce n'est pas tout à fait vrai : la première prise n'a pas capturé la réaction bouleversante de la petite fille.
Se plonger dans l'émotion à l'état pur
Interrogée sur son état d'esprit pendant le tournage de cette scène, Meryl Streep confie que la simple lecture du script la bouleversait. Elle explique qu'elle préfère ne pas trop réfléchir et se plonger dans l'émotion brute pour ce genre de scènes intenses.
Une formation classique au service de la polyvalence
On lui demande si sa formation classique l'aide à gérer les rôles difficiles. Meryl Streep répond que face à l'émotion brute, aucune technique n'est d'un grand secours mais que que sa formation à l'école d'art dramatique lui permet de piocher dans différentes "poches" en fonction du rôle.
L'accent comme moyen d'explorer et non de se protéger
Meryl Streep aborde la question des accents, un domaine où elle excelle. Elle explique que pour elle, l'accent n'est pas un masque pour se protéger du personnage, mais un moyen d'explorer et d'incarner des femmes différentes. Elle détaille sa méthode d'apprentissage intuitive, basée sur l'imitation et l'observation.
Mike Nichols, un réalisateur qui donnait confiance
Meryl Streep évoque ensuite ses collaborations avec deux grands réalisateurs : Mike Nichols et Steven Spielberg. Elle décrit Mike Nichols comme un réalisateur brillant qui donnait aux acteurs une grande confiance en plaisantant et en les faisant rire sur le plateau.
Spielberg, un maestro de la vision globale
En comparaison, elle décrit Steven Spielberg comme un génie qui a une vision globale du film et de la musique dès le départ.
Meryl Streep évoque "Out of Africa", Clint Eastwood et l'évolution des rôles féminins à Hollywood
Dans cette rencontre, Meryl Streep est revenue sur d'autres films marquants de sa carrière :
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Out of Africa : Elle raconte une anecdote amusante sur le tournage du film en Afrique, où elle a failli se faire piquer par un insecte géant. Elle souligne également la sensualité de la scène du shampooing avec Robert Redford. Le succès commercial du film l'a propulsée au rang de star internationale.
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Sur la route de Madison : Meryl Streep garde un excellent souvenir du tournage aux côtés de Clint Eastwood, homme discret et efficace sur le plateau.
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L'évolution des rôles féminins : Elle constate des progrès notables concernant l'égalité salariale et la diversité des rôles proposés aux actrices et souligne l'importance de la présence de femmes aux postes décisionnels dans l'industrie du cinéma. Elle regrette qu'il soit encore difficile pour les hommes de s'identifier aux héroïnes de films. "C'était fascinant pour moi, mais aucun homme ne regarde Voyage au bout de l'enfer et s'identifie à la fille ! Pourtant, je peux regarder ce film et m'identifier à John Savage, aux personnages de Chris Walken ou à De Niro. Une femme peut le faire. Nous parlons ce langage, mais c'est trés difficile pour eux (les hommes)....
Revivre l'histoire, incarner le pouvoir et trouver de l'humour partout-
Time's Up : Meryl Streep reconnaît l'impact du mouvement sur Hollywood et au-delà, soulignant son rôle dans la dénonciation des abus.
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Jouer Margaret Thatcher : Elle discute de sa fascination à incarner l'ancienne Première ministre britannique dans "La Dame de fer", en se concentrant sur la nature humiliante du pouvoir.
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Accepter la vieillesse : Meryl Streep décrit sa fascination d'enfance pour le vieillissement et sa satisfaction artistique à utiliser le maquillage pour se transformer en un personnage âgé.
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Interpréter la présidente (dans "Don't Look Up") : Bien qu'elle n'imite pas directement une dirigeante spécifique, Meryl Streep reconnaît s'être inspirée de la façon dont certaines femmes américaines se présentent à la télévision.
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Personnages et costumes : Meryl Streep souligne que le choix des vêtements est une forme d'expression de soi. Elle cite une anecdote humoristique impliquant le processus méticuleux de sélection des costumes de Robert De Niro.
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Personnages réalistes vs. irréalistes : Meryl Streep considère tous les personnages comme des gens qui s'efforcent de vivre leur vie, elle trouve de l'humour et de la liberté à incarner des personnages extravagants comme la Mort dans "La mort vous va si bien" .
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Amitié avec Carrie Fisher : Elle se souvient avec émotion de son lien avec Carrie Fisher pendant le tournage de "Nuits blanches à Seattle", malgré les inquiétudes initiales du réalisateur.
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Travailler avec de grands réalisateurs : Meryl Streep identifie la confiance, une vision claire et une passion pour la narration comme les caractéristiques d'un grand réalisateur.
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Conseils aux aspirants acteurs : Meryl Streep encourage la persévérance, rappelant aux jeunes acteurs qu'une seule bonne opportunité peut ouvrir la voie du succès.
Photo: Amandine Bacconnier
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