Futura dans les Étoiles, c'est le rendez-vous incontournable des amateurs d'astronomie et d'espace. Pour ce nouvel épisode spécial, nous parlerons des météores. Bon voyage !
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Pour aller plus loin :
- Perséides
- Météores : le réseau mondial Fripon rend son rapport
- Comète, météorite, astéroïde, étoile filante : quelle est la différence ?
Transcription du podcast :
Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans ce nouvel épisode spécial de Futura dans les Étoiles. Je suis Franck et nous nous retrouvons en ce 15 juin pour parler des météores. Pour ne pas manquer notre prochain épisode sur les éphémérides du mois d’août pensez à vous abonner sur vos plateformes audio préférées.
Par une belle et douce nuit d’été sans nuage et sans Lune, vous décidez de programmer une ballade nocturne, seul, ou entre amis. La beauté du firmament vous fait lever les yeux au ciel. Votre regard se perd dans l’immensité cosmique, quand tout à coup, une traînée lumineuse traverse rapidement le ciel. Croyant que votre vue vous a joué des tours, vous vous empressez d’en parler avec les personnes qui vous accompagnent. « Oui, oui, moi aussi, je l’ai vu ! » Vous répondent-ils. Mais qu’avez-vous vu exactement ? Il s’agit d’une étoile filante, ou plus exactement d’un météore.
L’espace n’est pas vide, loin de là. Il est composé de divers objets tels des étoiles, des planètes, des astéroïdes, des comètes, et bien d’autres choses encore. Même dans le vide de l’espace, entre deux planètes par exemple, on trouve des gaz et de la poussière dont la grosseur va du grain de sable au petit pois. Toute cette matière se déplace dans l’univers, tout comme notre planète Terre, puisqu’elle tourne autour du Soleil. Il arrive donc dans sa course autour du Soleil que notre vaisseau planétaire rencontre des grains de poussière. Ceux-ci pénètrent dans l’atmosphère à des vitesses comprises entre 11 et 73 kilomètres par seconde, soit plusieurs dizaines de fois la vitesse du son. Les frictions avec les différentes couches de l’atmosphère échauffent l’air autour du météore, qui devient lumineux. La matière qui le compose fond par les fortes chaleurs. Quand elle est entièrement fondue, le phénomène disparaît. Le processus est très rapide, le temps d’un clignement de paupière. Vous l’aurez donc compris, les étoiles filantes n’ont rien à voir avec les étoiles du firmament qui sont de grosses boules de feu tout comme notre Soleil. Bien que l’appellation « étoile filante » soit couramment utilisée, le véritable nom est donc météore.
La plupart des météores que nous pouvons observer sont le résultat du passage d’une comète. En effet, celles-ci ont toujours une queue de poussière, arrachée par le vent solaire lors de leurs passages à proximité du Soleil. Les comètes laissent donc dans leur sillage de la poussière en suspension. Et lorsque la Terre traverse ces nuages de poussières, nous assistons à une pluie de météores.
Selon la densité du nuage de poussières, nous pourrons voir de 1 à 120 météores par heure. Mais il arrive parfois, notamment après le passage d’une nouvelle comète, que la pluie de météores qui en résulte donne des taux horaires incroyables. En 1833 et 1966 par exemple, on observa respectivement, plus de 150.000 et plus de 200.000 météores par heure ! Cela représente 2 500 météores à la minute ! Un véritable feu d’artifice silencieux. Dans ces cas, on parle de tempête d’étoiles filantes. Ces pluies de météores, que l’on appellent également des essaims, semblent provenir d’un même point du ciel. Ce point est nommé le radiant. Les essaims portent quant à eux le nom de la constellation d’où ils proviennent. Ainsi, les Lyrides proviennent de la constellation de la Lyre, les Géminides, de la constellation des Gémeaux, et les Perséides, de la constellation de Persée. La visibilité d’un essaim dépend de la position de notre planète. Ainsi, les Perséides sont toujours visibles en août, car c’est à ce moment que la Terre traverse leur nuage de poussières durant sa révolution autour du Soleil. Il arrive cependant que des météores ne proviennent d’aucun radiant, ou se produisent alors que la Terre ne traverse aucun nuage. Il s’agit là de météores sporadiques.
Selon la densité de l’essaim, et la texture des météores, ceux-ci peuvent être peu ou très brillants, lents, ou très rapides. Certains peuvent laisser une traînée qui persiste quelques secondes après la disparition de celui-ci, et les couleurs varient du vert au bleu en passant par le blanc. Certains essaims provoquent également des bolides. Si les météores ne dépassent pas quelques grammes, les bolides quant à eux ont une masse d’un kilogramme à plusieurs tonnes. Alors que les météores apparaissent à une altitude comprise entre 110 et 80 kilomètres, les bolides se situent entre 80 et 13 kilomètres d’altitude. Ils ont une couleur qui varie du rouge au bleu. La plupart se consument entièrement avant de toucher le sol, mais certains tombent sur la Terre. À partir de ce moment la, il ne s’agit plus d’un bolide, mais d’une météorite.
L’essaim de l’été le plus célèbre est celui des Perséides. Il est actif du 17 juillet au 24 août, avec un maximum d’activité dans la nuit du 12 au 13 août. Ces météores sont aussi appelés les larmes de Saint-Laurent, car autrefois, la date du maximum était le 10 août, jour de la Saint-Laurent. Cet essaim est le résultat des débris que la comète Swift-Tuttle laisse sur son passage lorsqu’elle repasse dans le voisinage de la Terre tous les 130 ans. Lors du début d’activité le 17 juillet, le nombre de météores sera très faible, de l’ordre d’un à deux météores par nuit. Plus nous nous rapprocherons du 12 août, plus le taux horaire augmentera. Lors du maximum, vous pourrez observer environ une centaine de météores par heure. Après le 13 août, le taux diminuera rapidement pour prendre fin le 24 août. Lors du maximum qui se produira le jeudi 12 août à 21 h 25 heure locale, les lueurs du crépuscule seront encore trop fortes pour pouvoir guetter les météores. Il vous faudra attendre 22 h 30 pour profiter d’une nuit bien noire. La Lune se couchera en début de nuit, ce qui n’en sera que bénéfique. Le radiant se trouvera juste au-dessus de la constellation de Persée, visible au-dessus de l’horizon nord-est. Bien que très connues, les Perséides ne sont pourtant pas le plus important essaim de l’année. Les Quadrantides en janvier, et les Géminides en décembre, offrent des taux horaires de respectivement 110 et 150 météores ! Mais les Perséides se produisent lors des belles et douces nuits d’été, et qui plus est, pendant les vacances. Il y a bien d’autres essaims tout au long de l’année. Leurs dates d’observation et nos conseils pour y assister dans les meilleures conditions sont accessibles sur notre site, dans la rubrique éphémérides.
Peut-être entendrez-vous un météore siffler. Non, ce n’est pas une plaisanterie. Il a été rapporté par plusieurs observateurs, et moi-même, je l’ai constaté, que des météores sifflaient. Ce qui m’a le plus choqué, c’est que le sifflement était parfaitement synchronisé avec le météore. Or, sachant qu’un météore se trouve entre 110 et 80 kilomètres d’altitude, le son devrait nous parvenir avec plus de 3 minutes de décalage. Après quelques recherches, il ressort que le son est transporté par le plasma, et restitué au ras du sol, parfaitement synchronisé avec le météore.
Enfin sachez que vous pouvez récupérer ces minuscules grains de poussières. Pour cela, rien de plus simple : remplissez une bassine d’eau, et laissez-la dehors toute la nuit. Le lendemain, passez un aimant dans la bassine. Tout ce qui sera collé sur votre aimant proviendra de l’espace, car les météores sont composés de fer et de nickel. On estime à plus de 15.000 tonnes la quantité de matière provenant de l’espace et retombant sur Terre. Alors bonne observation, et bonne pêche !
Merci d’avoir écouté ce podcast Futura dans les Étoiles. Si vous appréciez notre travail, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire avec le hashtag #FuturaPod afin d’aider plus de personnes à nous découvrir. Vous pouvez nous retrouver sur Apple Podcast, Spotify, Deezer, Castbox et bien d’autres pour ne plus manquer un seul épisode. Quant à moi, je vous retrouve le 1er août pour une sélection d’événements à observer dans le ciel durant le mois prochain. À bientôt.
Musique :
- Intro et outro par Patricia Chaylade
- Diving in the oceans of Kepler, Diamond rain on Saturn et Lullaby for a Newborn Star par MusicLFiles
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