Rencontre avec Perrine Le Querrec à l'occasion de la parution de son ouvrage, Le Prénom a été modifié, aux éditions La Contre allée.

Attention, cet épisode peut être difficile à écouter compte tenu du sujet abordé qui sont les violences sexistes et sexuelles.


Mêler la poésie aux violences sexistes et sexuelles, un double uppercut accompagné d’espoir. Tout de même, d’espoir et de lumière.

« Finalement je me suis décidée. Je suis descendue à la cave. Je m’y suis enfermée. Avec mes mots, ma colère, la tête pleine de ses cris et du silence indigne des autres. J’y suis restée, dans la cave. Je ne pouvais pas y croire, je ne pouvais pas m’y résoudre, je refusais d’oublier, de passer à autre chose, de la voir disparaître.

Elle, sans prénom, prénom modifié. Elle, singulier, pluriel, comme les viols dont elles ont été victimes. Les mots me tombaient dessus comme les hommes lui étaient tombés dessus.

Mais moi je les voulais ces mots-là, je voulais rompre tous les silences qui l’enterraient, qui la condamnaient.

Je suis allée les chercher, un par un, je les ai obligés à se tenir devant moi, je les ai interrogés, tournés et retournés, je voulais qu’ils disent tout, qu’ils crient plus fort que ce silence impossible. » Perrine Le Querrec


Perrine Le Querrec est née en 1968 à Paris. Elle publie de la poésie, des romans, des pamphlets. Elle écrit par chocs, construit une langue et un regard à la poursuite des mots réticents, des silences résistants. 

L’ image comme l’ archive sont des matériaux essentiels à sa recherche poétique, tout comme son engagement auprès de ceux dont la parole est systématiquement bafouée.

Roman chorégraphique, écriture iconographique, poésie accompagnée d’ improvisations musicales, travaux d’écritures avec des photographes, des plasticiens, des danseurs, les champs d’ expérimentation de Perrine Le Querrec s’enrichissent de tous les vocabulaires de création. 

 

Crédits photo : Fondation Jan Michalski




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