Prononcé le 2 mars 1941 par le colonel Leclerc, à une époque où les Allemands semblaient encore invincibles, le serment de Koufra représente la première étape de la longue marche qui conduira à la libération de la France.


Une victoire inespérée


Fait prisonnier durant la campagne de France, le capitaine Philippe de Hautecloque, qui prendra bientôt le pseudonyme de Leclerc, s'évade et rejoint de Gaulle à Londres dès la fin de juillet 1940.


Le général, qui manque d'officier, lui confie la tâche de rallier l'Afrique-Équatoriale française à la France Libre. S'étant acquitté de sa mission, il se dirige vers la Libye, où les troupes italiennes, alliées des nazis, menaçaient l'Égypte.


Au terme d'une marche harassante de 1.700 kilomètres, Leclerc, devenu colonel entretemps, parvient à l'oasis de Koufra, au sud-est de la Libye. Il n'a pas 500 hommes sous ses ordres, face à des troupes italiennes bien plus nombreuses.


Après un premier combat, les Français assiègent le fort de Koufra. Par le déplacement fréquent du seul canon qu'il possède, et un va-et-vient constant des véhicules, Leclerc parvient à tromper les Italiens sur le nombre des assiégeants.


Persuadés qu'ils ont affaire à forte partie,ces derniers capitulent finalement le 1er mars 1941. On ne déplore, du côté français, que 4 morts et 21 blessés.


Le serment de Koufra


Au lendemain de cette victoire inattendue, le 2 mars 1941, le colonel Leclerc rassemble ses hommes dans la cour du fort. Il y prononce un discours qui devait rester mémorable.


Il le termine en effet par une affirmation qui sera connue plus tard sous le nom de serment de Koufra. Il annonce que la marche victorieuse des troupes françaises vient de commencer et qu'elle ne s'arrêtera que lorsque "le drapeau français flottera sur la cathédrale de Strasbourg".


Ces mots parurent sans doute bien audacieux à une époque où l'Axe multipliait les victoires. D'autant qu'ils étaient prononcés par un officier d'une France Libre qui ne pouvait encore aligner que des troupes insignifiantes.


Mais ils devaient se révéler prémonitoires. Le 23 novembre 1944, Leclerc entre dans Strasbourg libérée et fait hisser le drapeau national sur la flèche de la cathédrale.


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