Dora Maar a souvent été rabaissée au rôle de muse de Picasso. Elle était pourtant une photographe et une peintre de génie.

Pour elle, aimer, c'est faire de sa vie une oeuvre. En photographiant, en étant modèle du peintre. En devenant peintre, elle même. 

Une histoire de couteau, de portraits et de solitude. Une histoire d'amour.


1935, Paris. Le soleil brille sur la façade des Deux Magots, à Saint-Germain-des-Près. Pablo Picasso, 53 ans, pousse la porte battante avec empressement. Il pourrait dire qu'il est venu faire connaissance d'une jeune femme, s'il n'avait pas déjà fait sa rencontre par image quelques jours plus tôt.


C'est chez Man Ray que Pablo voit Dora pour la première fois. Dans l'atelier du photographe surréaliste, un cliché retient l'attention du peintre. Une femme, brune. Son regard transperce le papier. Sa main posée sur son front, à moitié repliée, ressemble à une tarentule. Qui est-elle, demande immédiatement Picasso ? C'est Dora Maar lui répond Man Ray, une excellente photographe. Picasso insiste pour repartir avec la photo.


Quelques jours plus tard, un rendez-vous est fixé par l'intermédiaire de Paul Eluard, ami de Dora et de Pablo.

Dora est déjà installée à une table quand Pablo fait son entrée. Elle s'amuse à planter un couteau entre ses doigts, qui sont déjà ensanglantés. D'entrée de jeu, Pablo comprend qu'il a affaire à un personnage. Il n'a pas tort.


Dora est née Henriette Theodora Markovitch, 28 ans plus tôt. Elle publie ses premières photographies en 1930, en même temps qu'elle étudie aux Art décoratifs. Elle commence par des reportages de modes pour des magazines. Elle fait déjà preuve d'une grande inventivité. Dora joue sur les décors et le photomontage. Dans une publicité pour le shampoing Petrole Hahn, elle fait naviguer un voilier sur une chevelure ou jaillir cette même chevelure d'un flacon.


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