Mission encre noire 326 Tome 28 Chapitre 326 Le Boys Club de Martine Delvaux paru en 2019 aux éditions du remue-ménage. Qui a vu le grand méchant loup ? C'est bien nous ! Non, le boys club n'est pas une institution du passé, ni tirée d'une comptine désuète. Il existe parmi nous, puissant, tentaculaire. Bâti sur les cendres encore chaude du succès des Filles en série: des Barbies aux Pussy Riot paru en 2013 aux éditions du remue-ménage (nouvelle édition 2018), ce nouvel essai dénonce de manière absolue les lieux de pouvoir d'une élite masculine. Un monde d'hommes, souvent blancs, âgés et fortunés qui, non seulement, s'accapare un nombre incalculable de privilèges et d'abus en tout genre, mais également exclu, pour ce faire, ce qui ne lui ressemble pas et menace son hégémonie, en particulier: les femmes et les minorités. Martine Delvaux, encore une fois, à force de courage et d'abnégation, se lance dans une vaste opération de reconquête de ce pouvoir qui nous échappe tellement, dans un geste ultime de citoyenneté. La grande supercherie des boys club est dénoncée ! Martine Delvaux décrit la structure d'une machine politique qui légitime l'abject et fabrique de l'exclusion. Parce que nos vies comptent, ce livre s'adresse d'urgence à tous, à vous, à moi, à lui, à eux. Bienvenue dans la manufacture du pouvoir !« When she talks, i hear the revolution » (Bikini Kill), Martine Delvaux est notre invitée, ce soir, à Mission encre noire. 
Extrait: « Force est de constater qu'on n'honore pas les femmes en donnant leur nom à un lieu du paysage urbain, ou très peu. Peut-être parce que ce qu'elles font n,est pas considéré suffisamment honorable, ou parce que tout simplement, on ignore ce que les femmes ont accompli, et qu'on ne sent ni le besoin ni le désir de s'informer. Et la même chose peut-être dite au sujet des communautés culturelles et autochtones, nettement sous-représentées, la Ville de Montréal soutient que sa division du patrimoine fait déjà de la discrimination positive depuis une vingtaine d'années. Son plan d'action indique que, « au moment d'une désignation d'un toponyme, si le choix existe entre un nom d'homme et un nom de femme, ce dernier sera privilégié ». Mais il ne s'agit pas seulement de choisir l'une ou l'autre ; il s'agit de sortir du boys club, de ne pas faire le choix moral, éthique, et donc en quelque sorte faux - choisir une femme parce que c'est une femme et ainsi laisser entendre que le choix de l'homme était le meilleur mais a dû être écarté pour des raisons politiques.»
Théo à jamais de Louise Dupré à paraître le 05 février 2020 aux éditions Héliotrope. Qui aurait pu prédire que Théo tirerait sur son père lors d'une de ses conférence à l'université de Miami ? Il l'a pointé avec une arme et l'atteint au ventre, avant de se faire blessé, lui-même, à mort par un agent de police. Qui aurait pu prévoir ce drame, certainement pas Karl et encore moins Béatrice Hubert qui apprend la nouvelle de l'attentat de son fils, alors qu'elle travaille, ironie du sort, sur un documentaire sur les tueries de masse. Était-ce un hasard s'ils avaient un meurtrier dans la famille ? Comment affronter la tornade qui soudainement s'abat sur eux ? Qui était vraiment Théo ? Béatrice s'acharne à le découvrir, elle veut comprendre. Que faire, malgré tout, de la douleur et de la rage qui s'emparent d'elle ? Elle décide de se raconter, d'écrire comme si elle s'administrait un médicament. Écrire contre la souffrance, malgré les doutes, sans omettre la colère et la révolte, Béatrice va s'efforcer de croire, de garder foi en la vie. Issu d'elle et de Karl, Théo s'est hissé sur un piédestal, mais un erreur de taille s'est glissée. faut-il en faire un monstre pour autant ? Dans un récit lucide et puissant Louise Dupré nous parle de la douleur, cette lame de couteau qui perse au coeur de la mémoire familiale, dans l'intimité de la prise de parole d'une mère qui ose sonder de ses doigts la profondeur d'une mauvaise cicatrice. J'accueille l'autrice, Louise Dupré, ce soir, à Mission encre noire.
Extrait: « Je me suis réveillée ce matin avec de la pluie plein la tête, une pluie de novembre, une pluie folle, menaçante, un déluge comme le jour où l'appel d'Helen Gardner m'avait précipitée dans l'horreur. Deux ans maintenant, à quelques jours près, je n'en reviens pas. Un jour, aurai-je du mal à me rappeler les événements de Miami? Ils seront toujours imprimés en moi, je crois, ce n'est pas pour cette raison que j'ai entrepris ce récit. Tous les jours, j'écris dans mon lit, Darwin à mes pieds. Une bonne journée, peut-être ce besoin disparaîtra-t-il comme par enchantement. Je conserverai le dossier «Floride» un certain temps, puis je le ferai glisser dans la corbeille de mon PC. J'aurai fini de porter sur mes épaules le cadavre de Théo. Mais suis-je bien franche, oserais-je jeter mon manuscrit?»