Mission encre noire Tome 16 Chapitre 208. Retour vers le polar pour la Carte blanche à Carnets Noirs qui vous convie ce soir à des voyages divers. Morgane prend la direction de Boston avec Cassandra de Todd Robinson paru chez Gallmeister. Boo et Junior, deux copains d’enfance aujourd’hui videurs dans des bars, sont embauchés pour retrouver une fugueuse. Attention, il y aura des coups à donner et à recevoir. Des dialogues remplis d’humour dans une ambiance très noire, des personnages forts et des losers qu’on adopte immédiatement. Gallmeister nous présente encore une fois un excellent roman.

Extrait :

« Ça faisait une heure qu’on avait ouvert et on avait déjà confisqué dix-sept bouteilles de bière, deux bouteilles de vodka, une de rhum, trois joints et sept flacons de tequila. À ce rythme-là, on allait pouvoir regarnir notre bar personnel avant la nuit, Junior et moi. Tout bien réfléchi, ça aurait dû être du gâteau.

Ça aurait dû, ça aurait pu. »

Éric Vous propose de découvrir Une plaie ouverte de Patrick Pécherot paru en 2015 chez Série noire aux éditions Gallimard. Marceau se lance sur les traces de son ami Valentin Louis Eugène Dana pour une sombre histoire de trahison et de meurtre. Nous sommes en 1870, la commune de Paris bat son plein, elle s'apprête à vivre ses dernières heures de légèreté et d'allégresse. Les troupes versaillaises aiguisent les baïonnettes et les chassepots. Ils viseront le peuple. Dana, aura-t-il oublié ses fidèles amis, Verlaine, Courbet, Rimbaud ? Que fait-il en 1905 à rôder autour du Wild West show de Buffalo Bill ? Les prussiens sont à nos portes et le peuple se rebiffe. Une plaie ouverte est un des grands choc de lecture de cette fin/nouvelle année.

Extrait:

« Il y avait eu la guerre. Hideuse et bête. Elles le sont toutes, mais celle-ci battait des records. Quand l'idiotie est si crasse on peut dire «j'y étais». Comme l'autre à Austerlitz. L'Austerlitz de la connerie ! L'Empereur et le Kaiser enchamaillés. Des disputes de têtes couronnées. Des scènes de ménage à protocole. L'honneur offensé et le bon droit pour soi. De quoi faire valser les enfants de la patrie. Troupeaux d'hommes lancés sur les routes. Cahotant tête à cul dans le glinglin des bidons et des chassepots. M. Godillot, promu bottier de la nation. Des régiments de pieds à chausser. Grosse affaire. Belle réclame. Le godillot c'est du solide, inusable, dur à la mêlée. Il vous enterrera. On marchait là-dedans comme dans la merde. Les pieds au jus, macérant dans la sueur. tours, détours, contournements, mouvements tournants, kilomètres avalés, la victoire en chantant puait des arpions.»

Et pour finir en 3 minutes top chrono, Morgane nous dit pourquoi elle a aimé Épilogue meurtrier de Petros Markaris, paru au Seuil. Ce quatrième volume de la trilogie de la crise grecque voit le retour du commissaire Charitos, confronté aux militants d’extrême droite de l’Aube dorée qui a osé attaquer sa fille et à un mystérieux groupe qui assassine en signant « les Grecs des années 50 ». Que peut faire un flic dans la Grèce d’aujourd’hui ? Markaris nous offre un portrait réaliste, plein de cynisme et pourtant rempli d’affection pour son pays. La Grèce ne va pas bien, la corruption est partout, il n’y a plus d’argent nulle part, mais heureusement, il reste les Grecs.

 

Extrait :

« L’équipe s’est augmentée d’un policier qui pense, me dis-je. C’est bon pour l’équipe, mais je ne sais pas si c’est bon pour lui. Ça peut l’aider comme ça peut le détruire. En Grèce, d’habitude, ceux qui réussissent dans la fonction publique se situent quelque part entre l’imbécile et le médiocre. Si tu as l’intelligence, mais pas le piston, tu es rongé par une contradiction : tes pensées filent comme le vent et tu avances comme un escargot. »