Mission encre noire Tome 24 Chapitre 297. Le Salon du livre de Montréal 2018 vient de fermer ses portes, pour la dernière fois à la place Bonaventure. On a appris récemment que la prochaine édition se tiendra, en 2019, au palais des congrès. Comme chaque année, je vous invite à rencontrer des voix d'autrices et d'auteurs au détour d'une allée, forcément bondée. Joséphine Bacon est une des invitées d'honneur du salon, cette année. Elle publie Uiesh/Quelque part aux éditions Mémoire d'Encrier. Une maison d'édition qui fête ses quinze ans d'existence pour l'occasion. Uiesh/Quelque part, c'est le pas d'une aînée qui s'avance vers vous. Elle approche, nourri de la terre des ancêtres. Joséphine Bacon se défini nomade. Née en 1947, elle est amérindienne, innue de Betsiamites. Poète et réalisatrice, elle vit sa ville, Montréal, à l'écoute du territoire, quelque part dans le Nutshimit. Ce soir, nos pas se joignent à ses traces pour une rencontre exceptionnelle.
Extrait: «J'ai vu la naissance de l'hiver/La neige abandonne/Ses fragiles flocons/Dans un monde torturé/Sa finesse éblouit/La terre des nomades».
Jacques Saussey publie depuis 2010, il est auteur d'une dizaine de romans dont les très appréciés à Mission encre noire, La pieuvre, Le loup peint, Ne prononcez jamais leurs noms. Enfermé.e est paru en 2018 aux éditions French Pulp. Un roman sec et percutant, qui ne devrait pas vous laisser de marbre. Habitué des thrillers haletants en série, aux côtés du capitaine Daniel Magne et du Lieutenant Lisa Helfin, ce roman, plus intime, emmène l'auteur vers un voyage inconnu. Cette histoire est née du coming out de sa nièce Aurore, accompli en 2015. Une larme coule sur le visage de Virginie dans ce roman, une larme de honte et de désespoir, une larme au goût de sang à la saveur de la déchirure qui irradie dans son être tout entier. Enfermé.e va vous procurer plus d'une émotion et vous pousser  à vous remettre en question. Jacques Saussey s'attable à Mission encre noire pour nous ouvrir des portes.
Extraits: «Virginie a allumé une autre cigarette, a soufflé la fumée vers le ciel de plomb. Elle a tiré dessus jusqu'à ce qu'elle se brûle les doigts, puis elle l'a suivi et estretourné dans la loge des artistes de la salle de spectacle. Elle a souri à son tour au beau gosse qui était en train de passer des bas résille. Quand il lui a cligné de l'oeil d'un air complice, elle s'est senti fondre de l'intérieur. C'est à ce moment-là qu'elle l'a appelé ainsi dans le secret de son coeur. Beau Gosse. Quand elle est arrivée sur la scène, elle a tout de suite reconnu le visage au premier rang des spectateurs. Un petit nez retroussé, des cheveux roux et des yeux noirs de mustélidé qui ne la lâchaient pas d'un cil.»