La transmission d’une entreprise familiale reste une étape très délicate dans la vie de ces sociétés. Les statistiques montrent qu’à peine 30 % des entreprises familiales poursuivent leurs activités après le retrait de leur fondateur. Lors du passage de la deuxième à la troisième génération, seules 10 % des entreprises familiales survivent. Et à la génération suivante, il ne subsiste plus que 5 % des entreprises familiales transmises au fil du temps. Les échecs de transmissions d’entreprises ont plusieurs causes. Premièrement, le passage de témoin est souvent très peu anticipé, souvent parce que le fondateur a du mal à se séparer de l’entreprise à cause du lien affectif qui le lie à elle mais aussi en raison de la difficulté de renoncer à la prise de décision et aux avantages qui y sont liés. Deuxièmement, la transmission de l’entreprise familiale peut souffrir d’un défaut de préparation : le successeur choisi ne dispose pas des compétences requises ou il est mal préparé à la fonction qui l’attend ou parfois le successeur désigné ne veut tout simplement par poursuivre l’œuvre de ses parents . La transmission d’une entreprise familiale peut aussi se heurter à des conflits familiaux entre les héritiers du fondateur. Et enfin, le propriétaire d’une entreprise familiale peut aussi se tromper au moment de choisir la méthode de transmission de l’entreprise, choix qui risque, au bout du compte, de s’avérer soit inadapté aux spécificités de l’entreprises, soit trop cher, soit inadéquat dans le chef des héritiers ou successeurs désignés. Compte tenu de toutes ces difficultés, la transmission de l’entreprise familiale doit être anticipée et étudiée avec le plus grand soin et surtout impliquer l’ensemble des héritiers, qu’ils soient actifs ou non dans l’entreprise familiale car tous peuvent apporter, s’ils le souhaitent, leur vision et leurs ambitions. N’oublions jamais qu’un actionnaire passif reste un actionnaire qui peut à tout moment se débarasser de son capital, ce qui pourrait être préjudiciable à l’entreprise. Il mérite donc, tout autant que l’actionnaire actif, qu’on l’écoute et qu’on l’implique dans les grandes décisions. C’est un aspect essentiel de la transmission qui est bien souvent oublié.