Le vol rĂ©cent spectaculaire des bijoux du Louvre, nous rappelle combien notre patrimoine est fragile. Des trĂ©sors inestimables disparaissent dans l’ombre des marchĂ©s illicites, et derrière chaque objet volĂ© se cache l’histoire et l’identitĂ© d’une communautĂ©.« Le trafic illicite de biens culturels est un phĂ©nomène mondial. Il porte atteinte aux droits culturels, Ă  l’identitĂ© et Ă  la mĂ©moire des communautĂ©s d’origine », alerte Krista Pikkat, directrice de la culture et des situations d’urgence Ă  l’UNESCO, dans cet entretien accordĂ© Ă  ONU Info Ă  l’occasion de la JournĂ©e internationale contre le trafic illicite des biens culturels.Ce phĂ©nomène n’est pas seulement culturel : il s’agit aussi d’une question de sĂ©curitĂ©, reconnue Ă  l’agenda du Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU, car le trafic est souvent liĂ© au crime organisĂ© â€“ y compris le trafic de drogue, d’armes et la traite des ĂŞtres humains â€“particulièrement des zones de conflit et de crise.Face Ă  ce flĂ©au, l’UNESCO innove. Son nouveau musĂ©e virtuel des Ĺ“uvres volĂ©es, conçu par l’achitecte burkinabè Francis KĂ©rĂ© comme un baobab – arbre africain symbole de racines et de rassemblement – permet de rendre visibles ces objets disparus et d’en raconter les histoires.« Nous espĂ©rons qu’un jour ce musĂ©e sera vide », ajoute Pikkat, imaginant le retour de chaque Ĺ“uvre Ă  sa communautĂ© d’origine.Entrez dans cet espace virtuel avec Krista Pikkat et dĂ©couvrez comment la lutte contre le vol culturel est autant une question de justice que de mĂ©moire, lĂ  oĂą chaque objet retrouvĂ© est une page d’histoire rendue Ă  ceux qui l’ont créée.(Entretien : Krista Pikkat, directrice de la culture et des situations d’urgence Ă  l’UNESCO ; propos recueillis par Cristina Silveiro)