« Assimi Goïta aurait voulu faire un pied de nez à la Cédéao, qu’il n’aurait pas agi autrement, relève WakatSéra à Ouagadougou. En effet, c’est seulement 48 heures après le sommet extraordinaire des chefs de l’État et de gouvernement de l’Afrique de l’Ouest, réunion qui devait décider de l’assouplissement ou du durcissement des sanctions contre le Mali (…), que le nouveau maître de Bamako, habitué des coups de force, a décidé de décider en solo. » La Cédéao exige 16 mois, voire 18 mois de transition. Le colonel, lui, déclare que ce sera 24…
Bras-de-fer
La presse malienne est dubitative… « Que dire ? » s’interroge le journal en ligne Malikilé. « Qu’un nouveau bras de fer entre le Mali et la Cédéao se profile derrière ce début de polémique ? Faut-il s’attendre à ce que les faucons de l’organisation fassent de cette séquence un nouveau prétexte de maintien des sanctions contre le Mali ? »
Pourtant, note L’Informateur à Bamako, « ces dernières semaines, la poursuite du dialogue entre la Cédéao et la junte avait suscité au Mali un certain espoir de levée des sanctions. Les dirigeants ouest-africains les ont finalement maintenues, tout en gardant la porte ouverte en vue d’un assouplissement. Divisés sur la conduite à tenir, ils ont renvoyé toute décision à un nouveau sommet, qui sera organisé le 3 juillet, tout en affirmant continuer le dialogue. »
Alors, « l’effet du décret pris lundi est encore incertain sur les discussions avec la Cédéao, pointe encore L’Informateur. Pour les institutions régionales, l’heure du quitte ou double approche. L’Uemoa et la Cédéao doivent repenser leurs sanctions, estime le quotidien malien. Espérons que d’ici là, les Maliens tiendront le coup. »
Les Maliens pas au bout de leurs souffrances
Pour L’Indépendant, toujours à Bamako, il y a peu de chances de voir « un changement majeur de situation au bout du mois supplémentaire que la Cédéao s’est accordé pour procéder à une nouvelle réévaluation, qui donnerait lieu à une levée des sanctions. Laquelle, en tout état de cause, se ferait "progressivement", c’est-à-dire, au fur et à mesure que les dirigeants maliens poseraient des actes concrets allant dans le sens du rétablissement de la démocratie. Les populations maliennes ne sont donc pas au bout de leurs souffrances et l’État lui-même n’est pas à l’abri d’une récession économique porteuse de désordre et d’instabilité accrus (…). »
Le roi des Belges en RDC : des excuses pour la colonisation ?
À la Une également, la visite du roi des Belges, Philippe, en RDC… Avec cette question : va-t-il présenter des excuses pour les crimes commis par son pays pendant la période coloniale ? Pour Le Point Afrique, c’est probable… Le Point Afrique qui s’appuie sur les propos du Premier ministre belge Alexander De Croo, mardi 7 au matin avant son départ de Bruxelles pour Kinshasa : « Je pense, a-t-il dit, que, parfois, pour pouvoir construire un bon futur, il faut affronter le passé, évoquant "la lettre tout à fait historique" du roi Philippe (il y a deux ans, le souverain avait en effet exprimé ses regrets pour "les actes de violence et de cruauté" commis à l'époque où son ancêtre Léopold II avait fait du Congo sa propriété personnelle). "Aller en RDC et porter un message en prolongement de cette lettre est un moment très, très important, un moment historique", a ajouté Alexander De Croo. »
Non !
Pour Tanguy De Wilde, professeur à l’Université catholique de Louvain, interrogé par Le Monde Afrique : non, le roi des Belges ne prononcera pas d’excuses… « Cette question ne se pose pas en Belgique avec la même acuité qu’en France à propos de l’Algérie, affirme-t-il. Il y a des débats dans le royaume, portés notamment par les mouvements militants antiracistes et décoloniaux, mais les autorités congolaises, elles, ne demandent pas d’excuses officielles. Il a pu arriver que le pouvoir à Kinshasa dénonce le paternalisme de l’ancien colonisateur quand celui-ci se montrait un peu trop critique sur la mauvaise gouvernance. Mais ce n’est pas le cœur des échanges (entre la Belgique et la RDC), affirme encore Tanguy De Wilde. (…) La question est d’autant plus délicate que certains considèrent que des excuses ouvriraient, juridiquement, la voie à des réparations. »