Quand on demandait à Khrouchtchev s’il considérait que Léonid Brejnev pouvait être son dauphin, il répondait goguenard et moqueur : « N’importe qui, sauf cet imbécile… ». Né en Ukraine en 1906, Léonid Brejnev, succède pourtant au bouillonnant Nikita Khrouchtchev en 1964. Or, étrangement, Brejnev n’apparait pas comme une grande figure du panthéon des génies du communisme soviétique : ambitieux, fourbe, pleutre… Certains le considéraient comme « une carpette », un « beau parleur » et « une personnalité sans personnalité. » Storiavoce vous propose un autre regard sur ce personnage qui est resté pas moins de dix-huit ans au pouvoir. Brejnev était-il un vieillard sénile? Un gendarme qui a écrasé le Printemps de Prague et occupé l’Afghanistan ? Etait-il un cynique qui a laissé prospérer la corruption, les pénuries et a plongé son pays dans la « stagnation ? Ou bien était-il un héros militaire qui a ressoudé les Russes ou bien même un diplomate rusé qui a tout simplement éloigné le spectre de la Troisième Guerre mondiale ?

Andreï Kozovoï est maître de conférences à l’université de Lille. Historien et traducteur, il a récemment participé à l’ouvrage collectif Une journée avec (sous la direction de Franz-Olivier Giesbert et Claude Quétel) publié chez Perrin. Chez le même éditeur, il vient de publier Brejnev, l'antihéros (400 pages, 24€).