C'est en 509 avant notre ère que les historiens romains situent la fin de la période monarchique et l'établissement d'un régime républicain libre (libera res publica), garant des libertés publiques et du respect des droits de tous ses citoyens. Mises en place dans un contexte de fortes tensions internes et externes, les institutions républicaines ne se stabilisèrent que vers le milieu du IVe siècle et ne subirent aucune modification avant la crise finale du Ier siècle avant notre ère et l'avènement d'Octave Auguste.

Impossible ici de retracer l'intégralité de cette histoire longue et complexe. Aussi, avons-nous choisi de nous concentrer sur trois moments-clefs de cette période. Nous évoquerons, dans un premier temps, le duel de près d'un siècle entre Rome et Carthage, lequel marque les débuts de l’impérialisme romain ; nous retracerons ensuite l’épisode crucial des frères Gracques, prémices d’un long temps de crise pour la République qui atteindra son apogée avec la première guerre civile et la confrontation entre Marius et Sylla.


Après sa victoire sur sa rivale méditerranéenne, l’orgueilleuse Carthage, après l’épisode crucial des réformes gracchiennes, voici que Rome est confrontée à sa première guerre civile, acmé d’une situation de forte tension sociale, que l’action des Gracques, justement, avaient révélée. Populares versus Optimates : deux visions de la République s'opposent à travers les généraux Marius et Sylla, épaulés par leurs factions respectives. Cet affrontement idéologique et militaire changera en profondeur le paysage politique de la République.

Notre invitée : Catherine Virlouvet est spécialiste de l’Histoire sociale et économique romaine (fin de la République et Haut-Empire), professeure émérite d’Histoire antique à l’Université d’Aix-Marseille, rattachée au centre Camille Jullian et ancienne directrice de l’École française de Rome (2011-2019). Elle a récemment publié avec Stéphane Bourdin, Rome, naissance d’un empire : De Romulus à Pompée (753 – 70 av. JC) dans la collection “Mondes anciens” de Belin.