Les mythes et les légendes ont la vie dure, surtout lorsqu'on parle de Rome. Comment distinguer le vrai du faux dans une histoire qui se confond avec la littérature ?. Pour Tite-Live il semble que c’est la finalité didactique de l’histoire qui importe : « Ce qui est le plus important et le plus profitable dans la connaissance de l’histoire, c’est qu’elle fournit des exemples instructifs que l’on peut examiner comme un monument du passé qui serait exposé en pleine lumière. » Peu importe alors l’imprécision et l’inexactitude du récit ? Peu importe la part de légende ? Il n’est pas toujours facile d’avoir une idée exacte de la réalité du monde antique. Simplement parce qu'encore aujourd’hui on a hérité de certains historiens, de certains poètes, de certains artistes d'une coutume, celle de faire de Rome une œuvre d’art : un espace d’éclosion de l’imaginaire, une tragédie dont le déroulement est tout entier déterminé par la fin, un film qui nous fait passer par toutes les émotions, une toile aux couleurs franches mais aux contours flous qui nous saisit et nous interpelle. Bref, l’antiquité et particulièrement l'antiquité romaine est un chef d’œuvre. Jean-Noël Castorio, auteur de Rome réinventée, est interrogé par Mari-Gwenn Carichon.

L'invité : Jean-Noël Castorio vient de publier Rome réinventée, l'Antiquité dans l'imaginaire occidental, de Titien à Fellini aux éditions Vendémiaire (448 pages, 24 €), qu'il introduit par le propos choc suivant: L’antiquité n’existe pas. Il est maître de conférence en histoire ancienne à l’université du havre et notamment connu pour deux biographies : Messaline, la putain impériale (Paris, Payot, 2015, 463 pages, 26,00€) et Caligula au cœur de l’imaginaire tyrannique (Paris, Ellipses, 2017, 480 pages, 24.50€).