Les Romains l’appelaient "Mare Nostrum". Mais, au XVIIe siècle, à qui appartenait la mer Méditerranée ? S’agissait d’un espace libre ou au contraire d’un lieu sur lequel s’exerçait une juridiction, un pouvoir et une souveraineté ?

En histoire, les idées les plus intéressantes sont celles qui recherchent les causes et les origines des événements. Elles en sont bien évidemment la clé essentielle : pourquoi et comment les événements se sont-ils construits ? Une fois n’est pas coutume, nous allons nous pencher sur la construction, non pas d’un événement, mais plutôt d’un concept : celui de souveraineté à travers un espace bien connu, celui de la mer Méditerranée à l’époque moderne. Les Romains l’appelaient « mare nostrum ». Mais, au XVIIe siècle, à qui appartenait cette mer ? S’agissait d’un espace libre où l’on pouvait librement naviguer et bénéficier des ressources halieutiques ? Ou, au contraire, d’un lieu sur lequel s’exerçait une juridiction, un pouvoir, une souveraineté ? Storiavoce va naviguer sur les eaux de l’histoire, du droit, de la géographie, de la philosophie à travers les âges, de l’Antiquité jusqu’au XVIIe siècle, en passant par l’époque médiévale.

Notre invité : Ancien élève de l’École normale supérieure (ENS-Ulm), agrégé d’histoire, ancien membre de l’École française de Rome, Guillaume Calafat est maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris 1 depuis septembre 2014 (Institut d’histoire moderne et contemporaine). Ses recherches portent sur la Méditerranée de l’époque moderne, et notamment sur les échanges marchands et maritimes entre Europe occidentale et monde ottoman. Il est membre du comité de rédaction des revues Annales. Histoire, Sciences Sociales (2015). Pour l’année académique 2018-2019, il a été Fung Global Fellow, PIIRS, Princeton University. Il est l’auteur de Une mer jalousée, Contribution à l’histoire de la souveraineté (Méditerranée, XVIIe siècle), Seuil (456 pages, 25 €)