On méconnaît ou on mésestime la rôle et la place d'une figure qui a évolué dans l’ombre de Napoléon Bonaparte : Eugène de Beauharnais. "Au Milieu de tous ces personnages étranges qu'avait fait éclore la révolution, et en qui l'esprit d'aventure, l'ambition la plus illimitée, l'ignorance de tous les principes se trouvaient trop souvent uni a de grands talents à une rare énergie et au plus héroïque courage, Eugène se faisait remarquer par une intelligence froide et calme, par une bravoure égale et chevaleresque, supérieure peut être dans son principe a l'impétuosité brillante et irréfléchie de tel de ses compagnons d'armes, par le goût de la règle, le sentiment du devoir enfin par une disposition constante à se contenter de la situation qu'il occupait sans aspirer à de nouveaux agrandissements." (Louis de Viel Castel en 1861). Rien ne prédestinait Eugène de Beauharnais, né à la fin de l’Ancien Régime, à devenir le fils adoptif d’un empereur. Il aura fallu une révolution, la mort de son père, le remariage de sa mère et l’affection de Napoléon. Il y a quelque chose de balzacien dans son parcours et pourtant la citation va à l'encontre de l'idée d’opportunisme qu’aurait pu cultiver le fils adoptif de l'empereur. Qui était-il vraiment ? Son rôle auprès de Napoléon fut-il autre que celui de l'ami fidèle ? Quelle politique a-t-il mise en place en tant que vice roi d'Italie ? Quelle attitude choisit-il après le divorce de sa mère ? Mari-Gwenn Carichon reçoit Michel Kerautret.

L'auteur Michel Kerautret est historien spécialiste de la période napoléonienne. Il a également dirigé le service le service des comptes rendus de l’Assemblée nationale. Il vient de publier une biographie d'Eugène de Beauharnais (Tallandier, 23.9 €, 400 pages)