Au début du XIXe siècle, la création du corps des officiers de santé veut pallier la difficulté de l'accès aux soins notamment pour les populations des campagnes et des petites agglomérations. Histoire d'un métier disparu.
Le désert médical n’est pas une problématique nouvelle. Au début du XIXème siècle, la France a mis en place pour y faire face, un métier aujourd’hui oublié : celui d’officier de santé. Ces médecins de second ordre du XIXème siècle, ou de seconde zone selon l’avis de leurs détracteurs, ont largement participé à fournir aux campagnes et petites agglomérations les soins médicaux auparavant inaccessibles. Pendant que les docteurs en médecine, moquent leur incompétence et les assimilent à des charlatans, les officiers de santé sont pourtant encouragés par l’État français. Ont-ils eu un réel impact sur l’accessibilité au soin ? D’où venaient-ils et pourquoi ont-ils disparu ? Peuvent-ils nous inspirer aujourd’hui ?

L’invité : Olivier Faure est professeur émérite à l’université de Lyon et membre du LARHRA, spécialiste d’une histoire de la médecine qu’il aborde principalement par les marges et du point de vue des patients. Il a, entre autres, publié Les Français et leur médecine (Belin, 1993), La longue histoire de l’homéopathie (Aubier 2015) et une collection d’articles Aux marges de la médecine (PUP 2015). Il vient de publier Contre les déserts médicaux, Les officiers de santé en France dans le premier XIXe siècle, aux presses universitaires François-Rabelais (280 pages, 24 €).