Plus qu'une simple démarche charitable, la philanthropie est une action politique complémentaire de celle des États à l'aube du XXème siècle. « Tout ce que je puis dire à l’éternel honneur de ce Paris futile, vaniteux, prévaricateur, c’est qu’en matière de charité il est admirable » (Maxime Du Camp, 1885). Cette émission Storiavoce s'intéresse au "printemps de la charité". Le terme ne s'entend pas ici comme la vertu en tant que telle, mais comme phénomène social, politique, institutionnel, sociologique. En 1900, le Manuel des oeuvres notait : « Jamais à aucune époque le sort de ceux qui souffrent n'a été l'objet d'une sollicitude plus ardente qu'elle ne l'est de nos jours ; jamais les œuvres destinées à les secourir n'ont été plus nombreuses et jamais en même temps la misère croissante n'a fait plus vivement sentir la nécessité d'une intervention immédiate éclairée et dévouée ». À l’aube du XXème siècle, le philanthropie est à la mode. Mari-Gwenn Carichon reçoit Christian Topalov pour évoquer Paris, Londres, Genève, New-York, capitales de la bienfaisance.

L'auteur : Christian Topalov est chercheur en sciences humaines et sociales, directeur d'études à l'EHESS. Il vient de diriger la publication d'une importante enquête sur le monde de la philanthropie au début du siècle dernier : Philanthropes en 1900, Londres, New-York, Paris, Genève (édition Creaphis, janvier 2020, 680 pages, 35 €).