De tout temps l’art oratoire a été pratiqué afin de persuader un auditoire sur un sujet donné : avec l’historien Jean-Louis Brunaux par exemple, nos auditeurs ont pu découvrir que Vercingétorix pratiquait l’exercice et aimait parler en public. Il fut ce qu'on appelle communément un grand orateur. L’exercice de la rhétorique est né dans la Grèce antique : tout le monde a en tête le tableau de David représentant la mort de Socrate discourant devant ses élèves. La rhétorique était avant tout un moyen d’enseigner mais aussi un outil politique. Elle concerne autant la littérature que le théâtre ou bien encore donc la philosophie… Le Moyen-Âge de son côté n’a pas boudé l’exercice : bien au contraire. En 1988, Hervé Martin a décrit dans un ouvrage paru aux Editions du Cerf le métier de prédicateur à la fin de l’époque médiévale. Mais que transmettaient ces prédicateurs, dans leur grande majorité des hommes de Dieu ? A qui s’adressaient-ils et quel était donc leur auditoire ? Parlaient-ils le latin ou bien utilisaient-ils la langue vernaculaire ? Dans le discours, quelle place aussi pouvaient avoir les images dans le discours ? Surtout, quels étaient les thèmes abordés par ces hommes qui cherchaient le divin et en transmettaient la saveur? C'est ici le sujet abordé dans le dernier livre de Nicole Bériou, Religion et Communication. Elle est l'invitée de Christophe Dickès.

L'invitée de Storiavoce: Nicole Bériou est médiéviste. Ses champs de recherche, couverts par une bibliographie de plus de 80 titres, sont l’Histoire religieuse, l’Histoire culturelle et l’Histoire des pratiques de la communication. Ses principaux travaux, empreints d’une érudition exigeante, abordent la prédication médiévale comme un système de communication. Elle vient de publier Religion et communication, un autre regard sur la prédication médiévale (Droz, 563 pages, 24€) Elle a été élue au mois de novembre dernier à l'Académie des Inscriptions et des Belles Lettres.