13h20 : Martine : les raisons d'un succès !

Nous sommes en 1954, année de la parution du premier album des aventures d'une petite fille prénommée Martine.
C'est une époque où la littérature jeunesse, si elle existe bien, ne brille pas encore de ses mille feux.
Mais les éditions Casterman y croient et proposent à l'auteur Gilbert Delahaye et au dessinateur Marcel Marlier d'endosser la paternité de leur nouvelle héroïne :
une gamine d'une dizaine d'années qui, accompagnée de son chien Patapouf, passe son temps à explorer les petites choses du quotidien comme s'il s'agissait d'énigmes plus passionnantes les unes que les autres.
De « Martine à la ferme » au « Prince mystérieux » en passant par « Martine à la montagne », « ...fait du camping », « ... à bicyclette », « ... prend le train », « ... se déguise », « ... apprend à nager », « ... déménage », « ...protège la nature », la fillette raconte son époque en une soixantaine d'épopées de tous les jours.
Modèle de vertu, sage et raisonnable, elle incarne la frange conservatrice de la société ce qui ne va pas l'empêcher, dans un monde en ébullition progressiste, de séduire les publics les plus divers, jeunes et moins jeunes.
Avec plus de cent soixante millions d'albums vendus sur la planète, celle qui est devenue un mythe traverse le temps faisant fi des diktats de la mode, même si, comme nous le verrons, il y eut quelques adaptations légères.
En 2019, une prestigieuse salle de ventes parisienne a mis, aux enchères, un lot de dessins des aventures de Martine, résultat : la recette a atteint cinq fois l'estimation initiale, faisant de Marcel Marlier une valeur sûre du marché de l'art contemporain.
Alors quelle est le secret de Martine ?
Existe-t-il une recette, une poudre de perlimpinpin agissant comme un filtre fascinant ?
Retour dans un monde où tout est beau...
Invitée : Laurence Boudart, licenciée en traduction et docteure en lettres modernes, directrice au Archives et Musées de la Littérature.
« Martine, une aventurière du quotidien » paru aux éd. Les Impressions Nouvelles, coll. La Fabrique des Héros.

14 heures : L'histoire du roman photo

Qu'il soit considéré comme divertissant, révolutionnaire ou complètement niais, le roman-photo reste à ce jour le genre ayant connu LE plus gros succès de vente dans nos kiosque depuis la Seconde guerre mondiale. Un phénomène étonnant né en 1947 en Italie et tout de suite récupéré en France. Juste comme ça, pour les années 50, on estime le lectorat des romans-photos à plus d'une personne sur trois. Oui plus de 33% de la population lisaient des romans-photos. Il n'en fallait pas plus pour que les historiens se penchent sur cette édition pas comme les autres.
Voici donc l'histoire du Roman-Photo racontée en trois parties : de sa naissance à son déclin en passant par les vives critiques intellectuelles d'une époque où l'on jugeait les romans-photos « indignes des ménagères françaises » et « plus obscènes que le Marquis de Sade » !
Une histoire racontée par Jan Baetens, professeur d'études culturelles à l'Université de Leuven et l'un des plus grands spécialistes (et collectionneur) du genre, auteur entre-autres de l'ouvrage « Pour le roman-photo » paru aux Editions Nouvelles !
Une séquence réalisée par Nicolas Buytaers