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Aujourd’hui, c’est Anthony qui est au micro de 100 Tabou. Il nous parle de sa maladie et de comment vivre avec la schizophrénie. En France, 600 000 personnes en souffrent et 24 millions de personnes dans le monde, soit une sur 300. Cette maladie, pouvant se traduire de différentes manières, est finalement plutôt répandue. Elle touche aussi bien les femmes que les hommes. La schizophrénie se déclare habituellement au cours de l’adolescence, entre 15 et 25 ans. 

Et pourtant cette maladie reste encore un tabou aujourd’hui, mais pourquoi ? Nous nous faisons beaucoup d’idées sur les personnes schizophrènes. La peur est souvent présente lorsque l’on parle de cette maladie, dans notre société. Comme si toutes les personnes atteintes étaient folles. Mais Anthony est justement là pour déconstruire ce préjugé et tout nous expliquer sur comment vivre avec la schizophrénie. Ensemble et avec bienveillance, nous gommerons tous les clichés que l’on peut entendre sur cette maladie pour lever le voile sur ce tabou. Voici son témoignage.

L’adolescence : déclaration de la schizophrénie

À 17 ans, Anthony encore jeune adolescent se retrouve par hasard à prendre du cannabis. Il réagit alors par des bouffées délirantes aigües, ce qui se trouve être la manière la plus fréquente pour déclarer la maladie.

Suite à cela, en 2001, Anthony commence à avoir des délires mystiques. Il se sent persécuté par son entourage, jusqu’au jour où il fait une TI (tentative de suicide). Il est tout de suite pris en charge par les urgences de Grenoble. Se retrouvant dans le mutisme le plus complet, il est transféré au CHAI (Établissement Public de Santé Mentale) de Saint-Egrève, à côté de Grenoble, pour une première hospitalisation qui dure un mois, dont 2 à 3 semaines en chambre d’isolement. Avec pour seule distraction, une horloge digitale. Pour autant, il ne voit pas les journées passer. Ses visions sont toujours là, il reste en observation. Commencent alors de nombreux allers-retours avec l’hôpital. 

Les symptômes de la schizophrénie

D’abord diagnostiqué bipolaire, le verdict tombe finalement : ce sera une schizophrénie affective ou dysthymique (dissociation, délire et maniaques ou dépressifs ou mixtes des deux). Ses symptômes se traduisent alors par des pensées parasites. Anthony a l’impression que les autres peuvent entendre ses pensées. Au plus mal, il ne réagit pas à l’annonce du diagnostic. 

Je n’ai pas accepté la maladie, j’ai accepté de vivre avec elle.

Anthony

La schizophrénie est-elle un handicap au quotidien ?

La vie d’Anthony se retrouve d’un coup chamboulée par cette maladie et ce diagnostic qui n’était pas prévu. Sa vie sociale n’est plus. Il a honte d’en parler, même à ses amis. Il est compliqué pour un ado de 17 ans de parler ouvertement de la schizophrénie, surtout il y a 20 ans. La peur du jugement des autres est bien présente. Il préfère alors esquiver le sujet autant que possible. Les médicaments qui lui sont prescrits le sédatent beaucoup. Il se retrouve à dormir presque jours et nuits et perd alors la notion du temps.

Il est difficile pour lui de vivre avec la schizophrénie et de travailler comme une personne lambda. Entre les horaires, la pression du patron, et ses médicaments qui le font dormir. 

Il comprend que sa maladie est un handicap psychique. Ce qui regroupe différentes maladies psychiques comme la bipolarité, la schizophrénie, la mélancolie et la maladie du spectre psychique.

vivre avec la schizophrénie podcast 100 tabou dessin cerveau Anthony Bevilacqua@ab3d2d

Vivre avec la schizophrénie

Son rétablissement est finalement dû a tout un procédé. Il doit être environnemental, social, psychique et médicamenteux.

Le rétablissement, c’est quand tu peux accomplir les choses et que l’on a fait un cheminement dans sa vie et dans son parcours de maladie.

Anthony

12 ans plus tard et après 2 mois d’hospitalisation, un changement de vie s’annonce pour Anthony. Il découvre le chant à travers un groupe de chorale qu’il intègre quelques mois plus tard. Les résultats sont encourageants. Il comprend alors que le chant l’aide à se remettre peu à peu de la schizophrénie. Et comme tout cercle vertueux, il se remet à sortir et voir ses amis, il retrouve sa vie sociale d’avant. La chorale aide Anthony à se libérer de cette maladie. 

Depuis que j’ai commencé cette chorale, tout à changé.

Anthony

Vivre avec la schizophrénie : et maintenant ?

Aujourd’hui, Anthony est toujours suivi par un CPM (Centre Médico-Psychologique), mais lui seul décide de prendre rendez-vous pour consulter. Il a de nouveau cette liberté de choisir et de vivre pleinement sa vie.

Il conseille à celleux qui sont atteint.es de schizophrénie de ne surtout pas perdre espoir. L’important est d’y croire et de ne pas hésiter à se faire accompagner par des professionnel.les de santé. L’entourage et l’environnement y est pour beaucoup. Anthony espère que cet épisode libérera un peu plus la parole sur cette maladie et permettra à certaines personnes de mieux vivre avec la schizophrénie. 
Si vous avez des questions ou commentaires (bienveillants) sur le sujet, vous pouvez lui envoyer un message sur son compte Instagram @skyzomaispastrop ou simplement répondre à cet article.

Crédit musique : S-Coast

Si vous souhaitez témoigner ou si vous connaissez quelqu’un qui aurait quelque chose à dire, n’hésitez pas à nous contacter !

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