Pour celles et ceux qui ne seraient pas familiers du monsieur, Emmanuel Carrère est un écrivain français plusieurs fois adapté au cinéma (La classe de neige, L’adversaire, La moustache), qui s’accommode tant bien que mal d’être le fils d’Hélène Carrère d’Encausse – académicienne et historienne spécialiste de l’ex-URSS – et qui a choisi voici quelques années de parler de lui-même et de son héritage slave au travers de ses récits (Un roman russe, D’autres vies que la mienne, Limonov). Il a aussi beaucoup travaillé comme scénariste (Saison 1 des Revenants, sur Canal +).

Le Royaume n’échappe pas à ses habitudes récentes : en racontant le premier siècle de la religion chrétienne où s’est écrit le Nouveau Testament, il s’interroge sur le mystère de la foi et ce qui a permis de la transmettre d’une poignée de pêcheurs juifs sous-éduqués à environ un terrien sur quatre, et c’est soucieux d’évoquer le témoignage de vrais croyants qu’il finit par relater sa propre période mystique. Elle l’a vu brûler de l’enthousiasme jusqu’au-boutiste du néo-converti avant de revenir progressivement à une posture d’agnostique taraudé par la question.