Marceline DESBORDES-VALMORE

1786 - 1859

 Desbordes est la fille de Catherine Lucas1 et Félix Desbordes, un peintre en armoiries, devenu cabaretier à Douai après avoir été ruiné par la Révolution. Fin 1801, après un séjour à Rochefort et un autre à Bordeaux, la jeune fille de 15 ans et sa mère embarquent pour la Guadeloupe afin de chercher une aide financière chez un cousin aisé, installé là-bas.

Le voyage entrepris, qui devait être un nouveau départ, devient un véritable calvaire : d'une part, la traversée en bateau, qui s'étend sur onze jours, dure plus longtemps que prévu et affaiblit les deux femmes ; d'autre part, une épidémie de fièvre jaune se déclare en Guadeloupe et emporte, en mai 1803, la mère de Marceline ; enfin, des troubles politiques agitent l'île et la situation financière du cousin se révèle moins bonne qu'attendu : l'aide qu'il apporte est donc bien maigre

Première en date des poètes du romantisme, une des plus grandes poétesses depuis Louise Labé, Marceline Desbordes-Valmore, en dépit d'une prolixité intermittente, est une précurseuse inattendue des maîtres de la poésie française moderne : Rimbaud14 et surtout Verlaine. On lui doit l'invention de plus d'un rythme : celui des onze syllabes et la genèse de Romances sans paroles15. Cette femme prétendument ignorante était une savante méconnue. Au surplus, elle fut la marraine indiscutable de « muses » de la fin du siècle : Anna de Noailles, Gérard d'Houville, Renée Vivien, Cécile Sauvage, Marie Noël. Louis Aragon, qui l'admirait, a fait référence à elle à plusieurs reprises, ainsi dans son recueil Elsa (« Valmore qui pleure à minuit », dans « Je suis venu vers toi comme va le fleuve à la mer ») ou dans Les Poètes (« Le Voyage d'Italie »).

Elle a par ailleurs écrit en picard. En 1896, un imprimeur de Douai rassemble cette œuvre dans un volume appelé Poésies en patois


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