Puisque, paraphrasant Nietzche, « toute création est une œuvre autobiographique » comme l’écrit si justement son grand ami le philosophe et essayiste Michel Onfray, de « Vitrail » à « Strange Times », la centaine de compositions qui jalonne le parcours créateur d’Éric Tanguy se veut un manifeste pour le moins exhaustif d’une œuvre née sur les bancs d’une école « buissonnière » revendiquée haut et fort par le principal intéressé. Porté aux nues par ses pairs, le « petit Mozart » de la musique contemporaine a été injustement enterré vivant après son retour de Rome en 1994 par un monde du classique frôlant l’obscurantisme. C’était là visiblement pour Éric Tanguy le prix à payer afin de s’affranchir de tout diktat et gagner une liberté d’expression, vent de liberté qui, aujourd’hui, souffle sur les plus illustres chefs et interprètes internationaux qui rendent grâce à ses œuvres. Et puisqu’il faut bien mourir un jour, autant « mourir vivant » !