Jouer, rencontrer, échanger, communiquer au travers des notes, parfois au-delà des mots ou bien encore se servir, justement, des mots comme point d’ancrage sonore, aller vers l’autre, cultiver la différence, les différences, découvrir de nouvelles cultures pour créer et créer encore, voilà ce qui anime depuis plus de trente ans Serge Teyssot-Gay qui, même plongé dans l’énorme machine à succès qu’était Noir Désir, n’avait de cesse de forger son interzone, cet espace de liberté créateur, foisonnement d’idées. Si la vibration de la foule massée par milliers, ce mouvement des corps qui ne font plus qu’un lorsqu’il plaquait le riff de « Tostaky » peut lui manquer, le guitariste aux mille projets jouit de ce retour à un relatif anonymat et profite que son esprit, moins surchauffé par le feu des projecteurs, laisse parler l’art sous toutes ses formes. Affranchi du diktat des gros labels, optimisme dans un système sociétal que, pourtant, il rejette en bloc, Serge Teyssot-Gay est un Artiste rare, libre. Et, dans ce monde, la liberté, ça n’a pas de prix !