Pousser le registre émotionnel à son paroxysme, donner au sentiment un caractère extrême, qu’il s’agisse d’amour ou de souffrance, voilà bien la clé de voute d’une âme slave qui ne connaît pas la demi-mesure. C’est de cette âme slave dont le trio Karénine et son évidente référence à l’œuvre de Tolstoï, composé de Paloma Kouider au piano, Louis Rodde au violoncelle et la nouvelle venue, Charlotte Juillard au violon s’inspire pour, dans ses choix discographiques, mettre en perspective des compositeurs, des œuvres. Pour preuve, leur dernier né, « La Nuit Transfigurée » de Schönberg, s’avère une parfaite allégorie à la noirceur d’une vie rythmée par la pandémie, une musique d’urgence absolue et une magnifique déclaration d’amour où, bien avant le dodécaphonisme, on perçoit chez Schönberg les influences de Wagner et de Brahms. La nuit je mens…