Virginie Girod raconte le destin de Spinoza, penseur à la doctrine révolutionnaire, à l’occasion de la réédition du roman de José Rodrigues Dos Santos "Spinoza, l’homme qui a tué Dieu" aux éditions Pocket.
Baruch Spinoza naît à Amsterdam en 1632. Sa famille, des Juifs originaires du Portugal, y a trouvé refuge pour échapper à l'Inquisition. Les Provinces-Unies, ancêtres des Pays-Bas, sont une République sans religion d’État qui prospère grâce au développement du commerce. Le père de Spinoza est lui-même un marchand aisé, qui offre une excellente éducation à ses fils. Le jeune Spinoza aurait fréquenté l’école juive, avant de se tourner vers les cours d’un ancien jésuite, Franciscus Affinius Van den Enden, qui a été excommunié à cause de sa pensée trop libre. Il se dit même que Van den Enden est athée, un scandale au XVIIe siècle !
À la mort de son père, Baruch Spinoza reprend le commerce familial mais l’étude et la philosophie gardent une place essentielle dans sa vie au travers de la Yeshivah Keter Torah, une école supérieure hébraïque où l’on étudie les textes sacrés. Il y fait la connaissance du docteur Juan de Prado, une rencontre qui va changer sa vie. Juan de Prado est déiste et s’affranchit des dogmes ; il réfute ainsi l’idée d’un quelconque salut au paradis. Ses positions divisent profondément la Yeshiva et les rabbins lui demandent de rentrer dans le rang. Juan de Prado s’exécute, mais Spinoza continue de défendre ses idées. Offusquée, la communauté juive d’Amsterdam lui demande de faire amende honorable mais Spinoza préfère rester fidèle à sa liberté de penser. Face à son obstination, le conseil des Anciens prononce son Herem, son excommunication. À 24 ans, Spinoza est déjà un paria.
Au cœur de l'Histoire est un podcast Europe 1
- Présentation et écriture : Virginie Girod
- Production : Armelle Thiberge et Morgane Vianey
- Réalisation : Nicolas Gaspard
- Composition des musiques originales : Julien Tharaud et Sébastien Guidis
- Promotion et coordination des partenariats : Marie Corpet
- Visuel : Sidonie Mangin
Bibliographie :
J.R. Dos Santos, Spinoza, l’homme qui a tué Dieu, Pocket
Ressources en ligne :
I.-S. Révah, "Spinoza et les hérétiques de la communauté judéo-portugaise d'Amsterdam"
Revue de l'histoire des religions , tome 154, n°2, 1958. pp. 173-218. The Conversation : "Ultimi barbarorum : la haine, toujours recommencée ?" - Université Grenoble Alpes