Convoquer la presse pour assister à un avortement, au beau milieu d’un service de gynécologie, organiser des départs de cars aux Pays-Bas, apprendre à s’avorter entre profanes, à se poser des stérilets, à observer son col de l’utérus, à reconnaitre une MST, conquérir l’accouchement sans douleur, généraliser la pratique d’avortement par aspiration, dite méthode Karman…. Voici ce qu’a été le MLAC, le Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception, fondé le 8 avril 1973, il y a presque 50 ans. À 76 ans, Annie Chemla livre un témoignage précieux sur ses années au MLAC, avant le vote historique de la Loi Veil… et même après. Si l’histoire a retenu Gisèle Halimi et Simone Veil, elle a oublié ce qu’il y a eu entre elles : un mouvement d’une rare intensité, bouillonnant d’inventivité militante, où des milliers de personnes s’engagent dans une pratique illégale avec pour objectif sa légalisation, mais aussi sa démédicalisation, c’est-à-dire la restitution aux femmes, de leur pouvoir sur leur corps et sur leur santé. En venant en aide à des milliers de femmes de façon revendiquée, le MLAC a fait exister si fort le scandale que le gouvernement, piégé, n’a eu d’autre choix que de voter la loi Veil. Dans “Nous l’avons fait. Récit d’une libération féministe” (Editions du Détour), Annie Chemla nous convie à ce moment de sororité exceptionnel, à cette effervescence puissante et joyeuse du “faire soi-même et ensemble”. Est-ce que le droit garanti, effectif et égal des femmes à l’IVG pour lequel ont lutté nos aïeules au MLAC est atteint avec la constitutionnalisation ? 📢 Au Poste Libertés publiques, police, politique, ciné, littérature & contre-filatures. Causeries proposées par l’écrivain-réalisateur David Dufresne. Du lundi au jeudi. Et parfois plus. ►► https://www.auposte.fr/📢 Dons, pots de vin, corruption, soutien de la chaîne https://www.auposte.fr/dons/