Verrières était à l'origine un village de cultivateurs, de maraîchers et de vignerons. C'est dans ce contexte qu'Eugène Ferdinand Chevallier développa le commerce des vins en gros. Son fils Léon, reprit la succession de la maison et la porta à son apogée en ouvrant la « distillerie à vapeur de la Croix-Rouge » devant laquelle nous sommes.
Mais avant cela, le carrefour de la Croix-Rouge était, jusqu’en 1786, occupé par un four banal. Et, en 1809, une ferme y fut implantée. Ce n’est qu’en 1901 que Léon Chevalier fit construire cette ancienne distillerie par l'architecte Eugène Motel. La maison du directeur fut installée à l'entrée de la distillerie — comme dans bien d'autres fabriques du XIXe et du début du XXe siècle. Elle présente encore une composition de façade très géométrique où les linteaux en poutrelles métalliques sont surmontés d'arcs de décharge en brique, ornés de motifs en céramique : des chiffres, médailles et pendule, exprimant la ponctualité. À l'arrière-plan, l'arc qui monumentalise la façade des ateliers, affiche un style franchement Art Nouveau.
À l'entrée de la distillerie, sous l'escalier de la maison du directeur, un chien en terre cuite monte la garde, relayant ainsi son patron qui surveillait ses ouvriers. Les entrepôts et les chais étaient à droite de ce bâtiment. La distillerie produisit surtout des sirops de fruits de la région et des spiritueux. Mais dans les années 1920, la production locale de fruits se tarit. La maison arrêta la fabrication et se consacra alors uniquement au commerce. Les restrictions puis les supermarchés eurent finalement raison de l'entreprise, dont les alambics furent découpés.