Au début des années 90, en 1992, 1993 et 1994 plus précisément comme l’indique le titre de la trilogie à voir sur arte.tv, l’Italie est la définition même de la corruption, et ce, jusque dans les plus hautes sphères politiques. Lassé de cette situation simplement invivable, le juge Di Pietro décide de lancer une opération radicale et de grande envergure qu’il nomme « Mains Propres ». Une opération qui sert de fil rouge aux différentes intrigues de cette série italienne qui suit parallèlement le parcours de cinq autres personnages, chacun symbolisant les profonds changements alors en mouvement à l’époque. De Leonardo Notte, jeune publicitaire qui va saisir ce séisme systémique pour introduire Silvio Berlusconi dans la politique italienne, à Veronica Castello, présentatrice télé prête à tout pour rentrer dans le cœur des téléspectateurs, 1992, 1993 et 1994 brossent un portrait réaliste de ces années charnières qui ont introduit ce que d’aucuns appellent la « deuxième république » italienne.

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1992, 1993, 1994 : les débuts en politique de Silvio Berlusconi

En Italie, les années 1990 sont irrémédiablement attachées à l’arrivée fracassante sur la scène politique de Silvio Berlusconi (ici interprété par Paolo Pierobon). Adoré par certains, détesté par d’autres, le nom de cette figure italienne a résonné bien au-delà des confins transalpins. Mais pour comprendre son ascension, la trilogie 1992, 1993, 1994, à voir dans son intégralité sur arte.tv à partir du 8 novembre, positionne le curseur quelques années auparavant et entraîne le téléspectateur dès les premières minutes de son introduction dans l’opération « Mains Propres » (Mani Pulite en version originale), à travers les yeux de Luca Pastore (Domenico Diele) jeune recrue de cette équipe d’incorruptibles courageusement menée par le procureur Antonio Di Pietro (Antonio Gerardi). Un bouleversement judiciaire qui a eu des répercussions assourdissantes sur le haut fonctionnariat, mais aussi sur la manière d’appréhender la politique, que Leonardo Notte (Stefano Accorsi), talentueux publicitaire et coureur de jupons invétéré, a choisi de rendre plus spectaculaire, du jamais vu à l’époque. Mais le nom de Silvio Berlusconi n’est pas seulement associé au domaine politique. Dans les années 80, il était un homme de télé, créateur de la chaîne Canale 5 connue pour ses émissions de variétés et ses présentatrices souvent danseuses et chanteuses (des showgirls comme on les appelle de l’autre côté des Alpes). Veronica Castello (Miriam Leone) en est le meilleur exemple. Dans les années 90, Lorella Cuccarini était considérée comme la présentatrice « préférée des italiens » mais Veronica ne l’entend pas de cette oreille et pour voler ce titre — et être aimée de tous — elle va être prête à tout, même à s’acoquiner avec un producteur libidineux.

1992, 1993, 1994 est une série nostalgique, dans ses références, historique, à travers les événements majeurs qu’elle décrit, mais aussi profondément humaines, grâce aux différents héros de cette fiction chorale qui ont vécu ces années comme une épreuve ou une opportunité en or pour marquer leur passage d’une pierre blanche. C’est aussi un rappel de ce que l’Italie a été et continue d’être par certains égards encore aujourd’hui : paradoxal et très friand de divertissement.

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L’intégralité de la trilogie 1992, 1993, 1994, soit 26 épisodes de 52 minutes, est à retrouver sur arte.tv dès le 8 octobre 2024.