Dans la nouvelle série très à la mode d’Apple TV+, la Maison Ledu est dépeinte comme une institution parisienne « au même titre que la tour Eiffel ». Emmenée par Vincent, un couturier mondialement connu, et Perle, son mannequin fétiche depuis plus de 25 ans, l’entreprise bascule dans le scandale suite à une vidéo virale dans laquelle Vincent tient des propos racistes. Quelques secondes, dix-sept exactement, qui mettent en péril l’histoire et le futur de la marque qui devient alors l’objet d’une lutte familiale acharnée où la jalousie et les ambitions individuelles vont entraver la nécessité de renouvellement dont aurait besoin la Maison pour survivre.

https://www.youtube.com/watch?v=RnJ_HEM1CB4

Une histoire familiale cousue de fil noir

Côté pile : faste, beauté et luxe. Côté face : trahison, revanche et une volonté de conserver les traditions coûte que coûte dans un environnement en profonde mutation. La Maison, série d’Apple TV+ dont les deux premiers épisodes ont été dévoilés le 20 septembre, oscille entre ces deux perspectives. Un premier versant met en scène Vincent (Lambert Wilson) LE visage de la marque Ledu qui a su protéger et faire grandir l’héritage familial, épaulé par Perle Foster (Amira Casar), son égérie de toujours. Un second dépeint son frère Victor, joué par Pierre Deladonchamps, prêt à vendre ses parts de l'entreprise pour éviter le naufrage, et son neveu Robinson (Antoine Reinartz) qui rêve de renverser son oncle afin de reprendre les rênes de l’entreprise. Entre les deux : un nid de guêpes inextricable où s’affronte une vision classique de la haute couture, alimentée par un Vincent profondément mégalomane qui n’envisage absolument pas de laisser sa position, et par ricochet sa gloire, et une modernité inéluctable, représentée notamment par Paloma Castel (Zita Hanrot), qui pourrait sauver la Maison Ledu. Dans la veine – bien moindre – de Succession, la série française montre combien le fait d’avoir grandi dans une même sphère familiale, avec tout ce que cela entraîne de frustrations et d’injustice, peut donner naissance à la haine viscérale d’un proche. Un amour/haine qui trouve un écho également, à travers le personnage de Diane Rovel (incarnée par une Carole Bouquet impeccable de froideur) figure de proue d’une dynastie, elle aussi, liée au luxe, contemporaine de la Maison Ledu. Ainsi, lors d’une discussion avec Victor, elle avoue sans détour la rancœur toujours très actuelle qu’elle éprouve pour une famille qui l’a « toujours prise de haut ».

Au-delà de ce portrait d’une famille à couteaux tirés, La Maison se fait le porte-drapeau de nouvelles tendances qui ont longtemps été ignorées par un secteur fortement ancré dans un immobilisme, voir un traditionalisme, rassurant : puissance des réseaux sociaux, écologie, fin des entre-soi et ouverture à des talents de plus en plus précoces. Une série, à l’esthétique soignée, au goût raffiné qui fait honneur à la représentation de la mode française dans l’esprit collectif. Et pour entériner la volonté de respecter cette image d’Épinal, la fiction a fait appel à quelques guest de renom comme Olivier Rousteing, Mademoiselle Agnès ou encore Eva Herzigova.

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La Maison se décline en 10 épisodes, dévoilés tous les vendredis de manière hebdomadaire jusqu’au 15 novembre sur Apple TV+.