Le 19 septembre sur arte.tv débarque un objet fictionnel pas tout à fait identifié mettant en scène Adam Vollmann, un journaliste qui retourne à Guerches-sur-Isoire où il a passé son adolescence, enfin d’enquêter sur le meurtre d’une lycéenne, Lola Montes. Au-delà de l’affaire qui met la petite ville sur le devant de la scène, ce qui intéresse Adam, c’est le nom du principal suspect : Axel Challe, un ancien amour adolescent qui lui a tendu la main alors qu’il subissait un harcèlement sévère à cause de son homosexualité. Ce retour aux sources ne va pas tout à fait se passer comme prévu, puisque, très rapidement, le jeune homme va se heurter à la même violence qui l’avait poussé alors à partir. Les vieilles habitudes ont la vie dure pour le plus grand malheur d’Adam qui va remettre en question l’entièreté même de son existence.

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Quand l’ennui devient mortel

Remonter le fil de sa propre adolescence n’est jamais chose facile, a fortiori quand celle-ci a été jalonnée de violence et de harcèlement. Pourtant, dans Le Monde n’existe pas, nouvelle série à voir sur Arte et arte.tv découverte au festival Séries Mania 2024 dont Betaseries était partenaire et également présente au festival de la fiction de La Rochelle cette année, Adam Vollmann (Niels Schneider) va faire fi de toutes ces considérations afin d’aider le seul rayon de soleil qui a éclairé cette période obscure de sa vie. Mais il va se heurter à l’atmosphère toujours aussi oppressante d’une ville qu’il hait de tout son être. Qui ment aux journalistes et feint de connaître Lola pour passer à la télévision et qui fait du zèle pour retrouver la trace du principal suspect et avoir ses quinze minutes de gloire. Même Dolorès (Anne Rotger), la mère de la victime, n’hésite pas à enjoliver la personnalité de sa fille afin de s’attirer la sympathie de l’opinion publique. Le but ? Sortir de l’apathie quotidienne qui les assomme, de l’ennui de vivre dans une ville dans laquelle jamais rien ne se passe. Et c’est sans doute cet ennui, ou l’une de ses corollaires, l’étroitesse d’esprit, qui poussait un trio de jeunes de son lycée à harceler Adam. Une violence psychologique – et physique – dont les stigmates sont encore bien présents chez le héros. D’ailleurs, lorsque ces mêmes personnes reviennent à la charge alors qu’Adam poursuit son enquête pour innocenter Axel, il prend une revanche plutôt savoureuse en leur affligeant une raclée qu’il rêvait de leur donner !

Le Monde n’existe pas surprend. Le Monde n’existe pas déroute. Ne serait-ce que par son titre. Ce que vit Adam, ce qu’il pense – retranscrit en images dans la série – pourrait-il être le seul fruit de son imagination ? Est-ce que cette réalité qui voudrait qu’il ait fui Guerches-sur-Isoire existe-t-elle vraiment ? A-t-il rêvé le meurtre de Lola ? Des questionnements, naissant au fur et à mesure des quatre épisodes de cette mini-série, qui vont faire vaciller les certitudes des téléspectateurs, laissés sans d’autres choix que de remettre en cause les prémices mêmes de la série. Une décision scénaristique ambitieuse, mais ambivalente, qui bouscule, sans doute trop, les schémas traditionnels de fictions. Une série taiseuse qui montre sans indulgence les conséquences d’une vie passée dans un microcosme violent pour certains, mais rassurant pour d’autres, et des échappatoires parfois malsaines pour s’en extirper.

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Le Monde n’existe pas se décline en 4 chapitres de 45 min à retrouver sur arte.tv dès le 19 septembre et sur Arte le 26 septembre pour une soirée entièrement dédiée à la série.