Dans ce deuxième épisode, j'ai interviewé Jesse, un jeune homme de 22 ans originaire de Vancouver. Au travers de notre discussion, il transmet un vrai message d'acceptation, d'inclusion et de tolérance. Sa maturité et sa sensibilité m'ont beaucoup touchée, j'espère que tu y seras sensible aussi!
Cet épisode est en anglais mais si tu en as besoin, tu peux trouver une synthèse de ses réponses en français ci-dessous.
Bonne écoute!
1’’: Présentation de Jesse - Jesse a 22 ans. Il fait de la musique et du cinéma et a notamment réalisé un court métrage dont tu trouveras le lien sur la page Facebook de Bleu Bonbon.
2’’10: Est-ce difficile d’être un homme?
Je ne dirais pas que c’est difficile d’être un homme mais plutôt que c’est difficile d’être une personne. Chacun lutte avec son identité et son rôle dans la vie. Donc on peut dire en ce sens qu’il est difficile d’être un homme; néanmoins il me semble qu’il est plus simple d’être un homme qu’une femme, d’être un homme hétérosexuel qu’homosexuel, d’être un homme caucasien qu’un homme de couleur… C’est à dire plus simple d’être dans la catégorie des privilégiés que de faire partie d’une minorité.
3’’47: Est-ce difficile pour un homme de correspondre aux critères que la société établit comme étant ceux que l’on attend d’un homme?
Ce que la société attend des hommes est dans une certaine mesure malsain. Des hommes ont peur d’être perçus comme gays et ça affecte l’amitié entre hommes. Certaines personnes sont confortables avec les critères de masculinité mais cela génère de l’anxiété pour d’autres.
Pour certains hommes c’est plus simple que pour d’autres. Il peut toujours y avoir un côté malsain notamment parce que certains expriment leur masculinité de façon malsaine comme une marque de pouvoir.
6’’17: Parmi les hommes que tu connais, penses tu que la majorité lutte avec ces critères de masculinité ou au contraire le vis plutôt bien?
La majorité lutte, consciemment ou pas. Beaucoup de mes amis ressentent de la pression du fait de devoir adopter des positions masculines dans leurs relations, notamment sexuelles, mais aussi dans leur manière de s’habiller et de se comporter.
6’’58: Tu parles de relations, est-ce avec les femmes?
Oui.
Est-ce différent avec les hommes?
Dans les relations gays il peut aussi y avoir cette idée, notamment si l’une des personnes adopte un rôle dominant, qui est associé à la masculinité.
7’’42: Dans ton expérience personnelle, t’a-t-on déjà dit que tu n’étais pas assez « masculin »?
J’ai fait partie d’une équipe de soccer quand j’étais plus jeune et une fois, j’ai entendu deux professeurs me comparer à une joueuse de l’équipe en disant « Tara est largement meilleure que Jesse ». Il y a deux problèmes avec cette phrase. Premièrement, Tara ne devrait pas être comparée à un homme pour être qualifiée de bonne joueuse. Deuxièmement, le professeur était entrain de me dévaloriser et cela au moyen d’une comparaison avec une fille.
Une autre fois, je cherchais à mettre mon vélo dans le bus et le chauffeur m’a dit: « tu prend trop de temps, tu fais ça comme une fille. » J’ai trouvé ça ridicule car je ne crois pas, statistiquement, que les filles mettent plus de temps à mettre un vélo dans un bus que des garçons.
10’’37: Ces deux expériences t’ont-elles fait souffrir?
Je me souviens d’avoir été blessé puis j’ai réalisé rapidement l’absurdité de ces 2 situations donc je n’en ai pas été profondément affecté.
11’’03: Sens-tu parfois que tu manques de liberté parce que tu es un homme, notamment quand il s’agit d’exprimer tes sentiments?
Je suis quelqu’un de très sensible, je n’ai jamais eu d’autre choix que d’exprimer mes émotions, notamment lorsque je...